« La vigilance retombe », a estimé lundi Laurent
Léger, journaliste de Charlie Hebdo et rescapé de l’attentat qui a frappé
l’hebdomadaire satirique le 7 janvier, après les attaques du week-end à
Copenhague qui ont fait deux morts.
« Oui, ils (les médias, ndlr) n’en font pas assez et les citoyens non plus.
On voit bien que la vigilance retombe. Or il faut être plus que jamais
mobilisé et vigilant, plus que jamais s’exprimer et débattre », a déclaré
Laurent Léger dans un entretien au quotidien Libération.
« Il faut bien voir qui sont ces tueurs, ce sont des gens à qui on a lavé le
cerveau, leur but, c’est de faire peur », a-t-il ajouté. « La meilleure façon de
leur résister, c’est de ne pas céder à la peur et de continuer à débattre
librement, à s’exprimer et à faire des caricatures ».
« Ce combat-là ne concerne pas que Charlie Hebdo, tous les médias doivent le
mener, et tous les citoyens aussi. La liberté d’expression, ça concerne tout
le monde », a poursuivi Laurent Léger, qui a sauvé sa vie le 7 janvier en se
jetant derrière une table.
Selon lui, « on doit expliquer partout où on peut, dans les écoles
notamment, à quel point la liberté d’expression est un droit important dans
une démocratie, expliquer qu’en France, on a le droit de critiquer les
religions, et toutes les religions : musulmanes, chrétiennes, juive… Et si
ça ne plaît pas à certains, qu’ils intentent un procès! »
Les attaques du week-end à Copenhague qui ont fait deux morts, et ont visé
comme à Paris la communauté juive et un lieu symbolique de la liberté
d’expression, ont suscité une nouvelle onde de choc en Europe, confrontée aux
défis du terrorisme islamiste et de la protection des juifs du continent.
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