L’un des deux suspects arrêtés dans les Yvelines avait été lié à des « islamo-braqueurs » dans le passé.
Près de deux mois après l’interpellation de Sid Ahmed Ghlam, ce jeune étudiant algérien soupçonné d’avoir tué une jeune femme à Villejuif (Val-de-Marne) et d’avoir projeté de commettre des attentats dans des églises de la même ville, les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont, peut-être, levé une partie du voile entourant les soutiens dont il a pu bénéficier.
Deux hommes, présentés comme radicalisés et arrêtés dimanche, à Limay et Mantes-la-Jolie, deux communes voisines des Yvelines, ont été présentés hier à un juge d’instruction en charge de cette affaire. Rabah B., 35 ans et Farid B., 39 ans, sont suspectés d’avoir fourni des gilets pare-balles à l’étudiant de 24 ans. Tard hier soir, ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en relation avec une entreprise terroriste. Ils ont ensuité été placés en détention provisoire.
Les enquêteurs avaient été mis sur leur piste après l’interpellation d’Abdelkader J., 33 ans, arrêté aux Mureaux (Yvelines) fin avril. Son empreinte avait été retrouvée sur un gilet pare-balles en possession de Ghlam et dans une voiture volée garée à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où avait été entreposée une partie de l’arsenal découvert en possession de l’apprenti terroriste présumé lors de son arrestation.
L’exécutant du gang
Selon nos informations, un des deux hommes interpellés dimanche est loin d’être un inconnu des services de renseignement. Rabah B. avait été entendu, fin 2005, par les enquêteurs de la Direction de la surveillance du territoire. A l’époque, ce père de famille d’origine kabyle apparaissait dans l’entourage d’une équipe d’« islamo-braqueurs » soupçonnés de deux attaques à main armée et à coup d’explosifs contre un centre-fort Securitas, en octobre 2005, à Beauvais (Oise) et un centre de tri Chronopost à Fretin (Nord). Des attaques menées dans l’objectif de se « procurer des fonds en vue de soutenir financièrement le jihad en Irak ».
Au cours de l’instruction de ce dossier, Rabah B. avait été qualifié d’« exécutant » pour le compte de ce gang. Il avait acheté, pour 20 000 €, des parts dans un cybercafé à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Un commerce servant de lieu de prières pour une partie des membres les plus virulents de ce gang. Il n’avait pas été renvoyé devant la justice. « Mais il est resté sous surveillance, soutient une source proche de l’affaire. L’ampleur du soutien logistique apporté à Sid Ahmed Ghlam reste à établir. » Quant à Ghlam, il nie toujours les faits dont il est soupçonné.