LONDRES, 09 août 2013 (AFP) – Les deux jeunes Britanniques, attaquées
mercredi soir à l’acide à Zanzibar, ont regagné vendredi le Royaume-Uni,
tandis que les autorités de l’archipel semi-autonome de Tanzanie ont offert
une récompense pour aider à arrêter les agresseurs.
Katie Gee et Kirstie Trup, toutes deux âgées de 18 ans, ont été aspergées
d’un acide a priori dilué, mercredi un peu avant 20h00 (17H00 GMT), alors
qu’elles se trouvaient à Stone Town, le centre historique de Zanzibar, classé
au patrimoine mondial par l’Unesco.
Les jeunes femmes, qui travaillaient en tant que bénévoles dans une école,
avaient immédiatement été transférées à Dar es Salaam, la capitale économique
de la Tanzanie, sur le continent, pour y recevoir les premiers soins.
Vendredi, les deux Anglaises, originaires de Londres, ont été transportées
à bord d’un petit jet jusqu’à la base militaire de Northolt, dans l’ouest de
la capitale britannique, où des ambulances les attendaient à leur arrivée, en
début d’après-midi.
Une photo des blessures de l’une d’entre elles a été publiée dans les
médias britanniques. Sur ce cliché, diffusé par les familles de victimes, on
peut voir en gros plan le menton, le cou et le haut du buste de l’une d’elles
largement noircis et brûlés après l’attaque qui a choqué le Royaume-Uni.
« Elles sont toutes les deux traumatisées et très effrayées », a confié au
Times le père de Kirstie Trup, Marc Trup.
Évoquant l’état de sa fille, il a précisé qu’elle « pouvait toujours voir et
qu’elle n’était pas morte ».
« Les deux familles sont complètement bouleversées par cette attaque
totalement gratuite contre leurs filles bien aimées qui se sont rendues à
Zanzibar avec de bonnes intentions », a déclaré un ami des deux familles devant
le domicile des Trup, lisant un communiqué.
Sur son compte Twitter, l’une des deux victimes a indiqué qu’elle avait été
giflée par une femme musulmane, plus tôt pendant le séjour, apparemment parce
qu’elle chantait pendant le ramadan.
Dans le Times, M. Trup a également précisé que les jeunes femmes étaient
habillées correctement et avaient été invitées à ne porter aucun signe qui
aurait pu révéler leur origine juive, y compris l’étoile de David.
A Zanzibar, le ministre de l’Information, de la Culture, du Tourisme et des
Sports, Said Ali Mbarouk a qualifié cette attaque de « honte pour les habitants
de Zanzibar » en annonçant une récompense de 10 millions de shillings (4.600
euros) pour toute information contribuant à retrouver les agresseurs. Il a
également fait état d’une révision de la législation afin de restreindre
l’utilisation de l’acide sur cet archipel tanzanien très touristique.
L’an dernier, un imam avait déjà été attaqué à l’acide à Zanzibar.
Les agressions se sont multipliées ces derniers temps sur l’archipel
semi-autonome, mais elles ne visaient pas jusqu’alors des touristes.
Dans son message de fin de ramadan — Zanzibar est majoritairement musulman
— le président de l’archipel, Ali Mohammed Shein, a lui aussi estimé que leur
agression était une « honte ».
« L’islam ne nous apprend pas à attaquer les gens, » a-t-il ajouté.
« J’appelle la police (…) à ne ménager aucun effort dans sa recherche des
criminels. »
Le chef de la police de Zanzibar, Mussa Ali Mussa, a annoncé que sept
personnes avaient jusqu’ici été interrogées, sans donner plus de précisions.
« Si nous trouvons des preuves, les suspects comparaîtront devant la justice
lundi », a-t-il ajouté.
L’archipel de Zanzibar, peuplé d’environ 1,2 million d’habitants, tire
l’essentiel de ses revenus en devises étrangères du tourisme. Ses îles sont
célèbres à cause de Stone Town, mais aussi prisées pour leurs plages de sable
blanc.
Dans ses conseils aux voyageurs, le Foreign Office note que les
déplacements en Tanzanie se déroulent généralement sans heurts, mais que la
criminalité, violente et armée, augmente, notamment à Zanzibar. Il fait aussi
mention de l’attaque de mercredi soir.
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