Le ministère de la Défense évoque des risques pour le pays et l’armée ; plusieurs responsables en désaccord
Le ministre israélien de la Défense Moshe Ya’alon s’oppose à la ratification par Israël du traité de l’ONU sur le commerce des armes (TCA) adopté en avril 2013, pour des raisons de sécurité nationale.
Ce traité, qui vise à uniformiser et encadrer le commerce des armes classiques a déjà été signé par 118 pays mais seuls 32 Etats dont la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie l’ont ratifié, indique Haaretz, notant qu’au moins 50 ratifications sont nécessaires pour permettre son entrée en vigueur.
Les clauses du TCA prévoient entre autres un contrôle sur les exportations d’armes afin d’empêcher qu’elles ne soient utilisées « dans la perpétration d’un génocide, de crimes contre l’humanité, n’entravent les Convention de Genève, n’attaquent des civils ou d’autres crimes définis par des accords internationaux ratifiés par l’Etat concerné ».
De son côté, la loi israélienne sur les exportations d’armes prévoit l’interdiction de conclure des contrats d’armements avec un Etat sous le coup d’un embargo onusien, une mesure moins contraignante.
Haim Blumenblatt, le chef de cabinet de Moshe Ya’alon, a indiqué cette semaine dans une lettre à une députée travailliste que ce traité ferait peser des risques sur Israël et l’armée israélienne, si le pays venait à le signer ou le ratifier.
Les exportations d’armes israéliennes pourraient être entravées tout comme les importations, selon les appréciations de Blumenblatt.
Le TCA fait également polémique aux Etats-Unis où plusieurs législateurs exhortent le président à ne pas le ratifier.
Ses plus fervents opposants font en effet valoir qu’il pourrait « nuire à notre capacité à vendre des armes à des alliés comme Israël et Taïwan ».
En Israël, plusieurs hauts responsables estiment toutefois qu’Israël devrait au moins signer le traité car sans la ratification, il n’engage à aucune obligation légale, selon une source de la Défense, citée par Haaretz.
« Le traité est un engagement international et démontre qu’Israël appartient à la famille des nations. Il tient compte des dommages potentiels que les armes peuvent causer », a déclaré hier une députée Meretz (gauche).