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Armement : Israël double la France à l’export

En 2012, les exportations d’armement françaises ont nettement reculé à 4,8 milliards d’euros. Conséquence, la France perd sa 4e place mondiale.

Depuis le pic historique de 2009 et ses 8,16 milliards d’euros de commandes, les exportations d’armement françaises évoluent en dent de scie. En 2012, elles ont atteint 4,8 milliards d’euros, en fort recul par rapport aux 6,5 milliards de 2011 (et aux 5,1 milliards de 2010), selon l’édition 2012 du rapport au parlement sur les exportations d’armement rendu public lundi 22 juillet. Malgré cela, note le rapport, la France a réussi à se maintenir au sein du club des 5 premiers exportateurs mondiaux avec les États-Unis, loin devant la Russie et la Grande-Bretagne. Mais la France a perdu sa 4e place que lui a ravie Israël. Selon le ministère de la Défense israélien cité par le quotidien Haaretz en début d’année, le pays a vendu pour 7 milliards de dollars soit 5,32 milliards d’euros (+20% sur 2011) de matériels de défense en 2012.

Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, doit présenter et commenter le rapport en septembre prochain devant les commissions défense de l’Assemblée nationale et du Sénat. Nul doute qu’il sera interrogé sur les raisons de ce recul français. Le rapport en avance déjà plusieurs. D’abord, «le faible nombre de contrats de plus de 200 millions d’euros». Ces contrats «cœur de gamme» ne peuvent pas prendre le relais en cas d’absence de grandes commandes supérieures à 500-600 millions d’euros – vente de sous-marins au Brésil en 2009 ou encore de bâtiments de projection et de commandement (BPC) à la Russie en 2011… Cela, même si, à l’autre extrémité, le socle des petits contrats de moins de 50 millions d’euros est solide. Tous les ans, il s’en signe entre 2000 et 5000.

Les grands contrats sont plus sophistiqués

Deuxième explication, la concurrence des pays émergents. Désormais, les industriels français sont mis en compétition avec les matériels militaires de la Turquie, de la Corée du Sud, du Brésil et de la Chine. Ces pays ont investi tous les segments du marché.

Enfin, argumente le rapport, «les résultats d’une année isolée ne suffisent pas à tirer des enseignements sur le marché de l’armement (…) car ce dernier fonctionne par cycle et le poids des contrats majeurs est prépondérant». Plus sophistiqués, les grands contrats s’inscrivent dans des échéances de temps plus longues et sont sujets à des délais. Ils induisent des négociations complexes car le client ne se contente plus de signer un chèque, il veut bénéficier de transfert de technologie et/ou de savoir faire. C’est le cas du contrat de fourniture de deux satellites d’optique militaires gagné par Astrium et Thales Alenia Space face à l’américain Lockheed Martin. Un contrat de plus de 700 millions d’euros qui est passé par de nombreuses phases de négociations depuis 2008.

L’offre française reste de tout premier niveau, de très haute technologie et compétitive, assure en substance le rapport. Mais la France est loin de son objectif de 10 milliards d’euros à l’export soit l’équivalent de la commande nationale. Or, l’export est crucial pour l’industrie de défense qui doit trouver des relais de croissance face à la baisse des budgets de défense européens. L’enjeu? C’est l’avenir d’une industrie de haute technologie qui emploie 150.000 personnes en France et qui est «un élément clef du développement économique et de la sécurité du pays».

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