La ville de Hambourg a décidé, mardi, de reconnaître officiellement des jours fériés musulmans, leur donnant une valeur similaire aux jours fériés chrétiens.
Tous les salariés seront concernés, et pourront être absents lors de certaines fêtes religieuses, et les écoliers auront droit à trois jours par an (mais devront rattraper les heures perdues).
Cette nouveauté est introduite par un accord, passé avec plusieurs associations musulmanes et alévies, après cinq ans de négociations. Cet accord, une première en Allemagne, a été réalisé sur le modèle d’accords conclus en 2007 avec la communauté juive et en 2005 avec les églises catholiques et protestantes.
Il entrera en vigueur l’année prochaine et concernera les 130 000 musulmans et les 50 000 alévis que compte la ville.
Cette sorte de contrat entre la ville et les communautés religieuses, entend également réguler les rites funéraires, les lieux de culte et l’éducation religieuse. Il rappelle également certains principes, comme la non-discrimination, la neutralité religieuse des institutions, la tolérance religieuse et l’égalité homme-femme.
L’enseignement religieux ouverts aux profs musulmans
Une salle de classe, vide
Outre les jours fériés, cet accord prévoit aussi d’élargir l’enseignement religieux, obligatoire en Allemagne. Actuellement, ne peuvent enseigner que des professeurs protestants : à terme, des professeurs musulmans pourront être chargés de cours.
La ville et la communauté musulmane se sont donné une période d’essai de cinq ans.
La question du voile passée sous silence
Cet accord laisse cependant quelques questions de côté, comme celle du voile dans les institutions publiques. Le maire de Hambourg, Olaf Scholz, ne veut pas prendre de décision officielle et laisse la discussion ouverte au sein des entreprises :
« L’engagement religieux est libre. Les méthodes du passé se sont jusqu’ici révélées efficaces. »
Cet accord doit encore être avalisé par le parlement de Hambourg, où le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), à l’origine de cet accord, dispose de la majorité. L’opposition à cet accord est de toute façon assez faible : les églises catholiques et protestantes ont bien accueilli ce traité, ainsi que la CDU, le parti d’opposition à Hambourg.
Source europe israel
