LYON (Rhône), 16 août 2013 (AFP) – Me Alain Jakubowicz, président de la
Licra, a affirmé vendredi que Jacques Vergès, mort jeudi, « n’a jamais été un
modèle d’avocat » pour lui, « au contraire », lors d’un entretien téléphonique
avec l’AFP.
« Je ne suis pas surpris des propos laudateurs à son sujet, mais je pense
que s’il pouvait lire et entendre ce qu’on dit de lui aujourd’hui, il nous
ferait à tous un immense bras d’honneur », a-t-il ajouté.
A la suite de l’annonce du décès de Jacques Vergès d’un arrêt cardiaque à
l’âge de 88 ans, la profession a salué un « chevalier » de la défense
« courageux » et « indépendant », un « géant » parfois engagé « du mauvais côté ».
« J’ai passé plusieurs mois à ses côtés lors du procès Barbie, il ne m’a
jamais adressé la parole et il a été parfaitement odieux, il a tenu des propos
inqualifiables », a rappelé Me Jakubowicz, qui représentait le Consistoire
israélite de France devant la cour d’assises du Rhône lors du procès Barbie en
1987 à Lyon.
Au sujet des « causes perdues » dont Me Vergès s’était fait une spécialité,
Me Jakubowicz a estimé que « c’est un homme qui s’est amusé de la vie, il n’en
avait rien à foutre des peuples opprimés, ce qui comptait c’était lui ».
Evoquant un homme épicurien, l’avocat lyonnais a toutefois concédé avoir
« presque une forme de sympathie pour l’homme et son goût de la vie ».
« Jacques Vergès était un acteur qui avait considéré que la vie était un
film rocambolesque », a-t-il conclu. « Il est parti avec ses mystères, c’est son
ultime jouissance je pense ».
jpm/but/bfa