Jérusalem, 21 juin 2015 (AFP) – Le président palestinien Mahmoud Abbas a
dit dimanche au ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius que
le nouveau gouvernement palestinien qui pourrait être formé prochainement ne
devrait pas inclure le Hamas, a rapporté le chef de la diplomatie française.
L’avenir du gouvernement d’union palestinien pourrait se décider lundi lors
d’une réunion prévue du comité exécutif de l’OLP, direction palestinienne
collégiale et resserrée.
Le président Abbas souhaiterait remplacer ce gouvernement composé de
technocrates soutenus par le Fatah et le Hamas, mais non-affiliés
officiellement aux deux principaux mouvements palestiniens, par un
gouvernement de politiques.
M. Abbas tirerait là les conséquences des dissensions palestiniennes et de
l’incapacité du gouvernement actuel à exercer son autorité dans la bande de
Gaza, où le Hamas ne donne aucun signe de vouloir céder le pouvoir.
Surtout, M. Abbas s’alarmerait des contacts indirects que le Hamas,
court-circuitant l’Autorité palestinienne, aurait avec Israël pour tenter de
conclure une trêve durable dans la bande de Gaza.
La formation d’un nouveau gouvernement pose la question de la place qui y
serait faite au Hamas. Considéré comme une organisation terroriste par l’Union
européenne, les Etats-Unis ou Israël, le Hamas ne peut être un interlocuteur
pour eux.
« Le président Abbas m’a dit qu’il essayait de construire un gouvernement
d’union nationale, donc la question (des relations avec ce gouvernement) peut
se poser », a dit le chef de la diplomatie française lors d’une conférence de
presse à Jérusalem après avoir rencontré M. Abbas plus tôt à Ramallah.
« Il m’a précisé que dans ce gouvernement d’union nationale ne pourraient
siéger que des femmes et des hommes qui reconnaissent Israël, qui renoncent à
la violence et qui sont en accord avec les principes du quartette » pour le
Proche-Orient (Nations unies, Union européenne, Etats-Unis et Russie), ce qui
exclut le Hamas, a dit M. Fabius.
« Et ça nous convient parfaitement », a ajouté M. Fabius, rappelant que la
France n’avait pas de contact avec le Hamas.
M. Fabius a aussi dit avoir interrogé le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu sur les contacts qu’aurait Israël avec le Hamas.
« Si j’ai compris sa réponse, cela veut dire que, d’une façon que j’ignore,
il y a des conversations à propos de Gaza et à propos de l’amélioration de la
situation humanitaire », a dit M. Fabius.
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