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A droite toute : un virage risqué mais nécessaire ?

 

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a décidé d’un remaniement au sein

de son gouvernement. Et la nomination dont on parle le plus est inévitablement celle

d’Avigdor Lieberman au poste de ministre de la Défense. Un choix qui a pris tout le

monde par surprise car on disait le chef du gouvernement en pleine négociation avec les

travaillistes. Mais Netanyahou, en vieux briscard de la politique, est souvent là où on ne

l’attend pas. Disposant, après son élection de justesse, d’une majorité étriquée à la

Knesset, il a fait le choix, en donnant ce coup de barre à droite, d’une plus large majorité

en terme de sièges. Certes, il lui faudra composer avec les prises de position sans

nuances des ultras, mais il a sans doute estimé que c’était chose moins ardue pour lui

que de s’entendre avec la gauche. Chef de file du parti Israel Beitenou, Israël notre

maison, Lieberman est tout sauf un tendre. Ses provocations, que ce soit à l’égard des

députés arabes, des arabes israéliens qui ne seraient pas fidèles à Israël ou des auteurs

d’attentats anti-israéliens, font régulièrement les gros titres. Opposé à toute négociation

avec les Palestiniens, Lieberman prône également un refus catégorique de retrait des

implantations. Autant dire qu’Israël, avec ce ministre de la Défense, sort les dents à

l’encontre de la Communauté Internationale. Et montre que les condamnations,

manœuvres à l’UNESCO et autres jeux tactiques de ceux qui veulent à tout prix obtenir la

création d’un Etat palestinien ont eu l’effet inverse de celui escompté. En substance, le

message délivré est : « à chacun de vos coups bas, nous répliquerons par un

durcissement du ton. » Certes, c’est gonflé. Adieu gauchistes, mollassons, collabos des

ONG et autres Betselem. Quant à Mahmoud Abbas, il serait en train d’en faire une

jaunisse, selon les bruits qui courent à Ramallah. Irak, Iran, Syrie… Face à ces voisins

aussi périlleux que troublés, Israël a fait le choix de l’offensive. La nomination de cet

homme connu pour sa tendance à vouloir en découdre est un avertissement. Presque

une menace, ne le nions pas. Pour les ennemis de l’Intérieur, ceux qui vomissent leur

haine de l’Etat hébreu du haut de la Knesset, piétinent ou crachent sur le drapeau bleu et

blanc, c’est aussi un message clair qui est délivré : fini la tolérance, l’heure de rentrer

dans le rang a sonné. On se dit d’ailleurs que ce durcissement de ton sera peut-être

salutaire. Car si Israël est un Etat conspué, mis au banc des Nations, et que le monde

entier a des critiques à formuler, le mépris des ennemis de l’Intérieur, lui, est

inadmissible et n’a que trop duré. Pourrait-on imaginer dans n’importe quel autre pays,

que des députés crachent sur l’Etat qui les a vu naître, vivre, et jouir d’une vie plus que

confortable ? Pourrait-on voir un député français cracher sur le drapeau bleu blanc

rouge et vomir à la tribune sa haine de la République ? Non, et pourtant. Etat exemplaire

en matière de liberté d’opinion, Israël pratique l’indulgence en excès. Mais en nommant

un ultra à la Défense, en s’alliant à ceux qui manifestent la plus parfaite intransigeance à

cet égard, le Premier Ministre adresse aux provocateurs du microcosme politique

israélien un signal clair : le jeu est fini.

Vis-à- vis des Palestiniens aussi, la teneur de ce choix est évidente. Continuez à

manipuler l’opinion publique, à multiplier les coups bas en jouant les victimes à

l’échelon international, à faire passer les terroristes et les escrocs qui vous gouvernent

pour des brebis innocentes. Nous ne sommes pas dupes et surtout, nous n’en n’avons

rien à cirer ! Idem d’ailleurs à l’intention de la communauté internationale, et

notamment de la France, venue la tête basse, s’excuser d’avoir joué la duplicité à

l’UNESCO.

Certes le message, pour tous ceux à qui il était destiné, est d’une grande limpidité. Reste

à savoir si le jeu en valait la chandelle. Notamment en terme de crédibilité. Car si

Lieberman est un belliqueux affirmé, qui menace de prendre les armes pour un rien, ce

n’est pas un militaire. Nommer un « pistonné » à la tête de la Défense, voilà qui risque de

faire des remous au sein de l’armée. Et de la décrédibiliser.

Même si Lieberman signe là un coup de maître en décrochant le poste dont il rêvait, il

joue gros et en a conscience. Il ne pourra se répandre en propos sulfureux en tapant sur

le gouvernement et son chef qu’il qualifiait de « menteur et d’escroc » il y a quelques

jours encore. Il devra aussi faire la preuve que la ligne de conduite qu’il défend est la

bonne : montrer que l’on est fort, insubmersible et insensible aux pressions de toutes

parts c’est bien. Isoler un peu plus l’Etat d’Israël l’est moins. A lui de trouver le bon ton

et de faire ses preuves.

Monsieur Lieberman, à vous de jouer…

Am Israël Haï

Alain Sayada
Alain Sayada

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5 Comments

  1. edery samuel

    MR LIBERMAN connait tres bien la ligne rouge a ne pas depasser ! Mais son signe est fort : Le respect du Drapeau ! Celui qui ne se plait pas en ISRAEL qu`il degage avec sa famille vivre ailleurs. Je le compare a notre regreter Beghin de la meme trempe ! J` ai confiance en cet homme associe a Bibi netenyahou ! Les Arabes vont s`assagir !

    Reply
  2. Akerman Michel Israël

    « Lieberman est un belliqueux affirmé, qui menace de prendre les armes pour un rien » !
    Où avez-vous trouvé ces menaces Mr Sayada ?
    Où avez-vous appris qu’il vaut mieux un militaire qu’un politicien au ministère de la Défense ?
    C’est en général le contraire et, sauf rares exceptions, c’est mieux ainsi.
    Pérès a été ministre de la Défense et a lancé deux guerres contre nos ennemis,
    Peretz a lui aussi été ministre de la Défense tout comme Moshé Arens.
    Qui ont été les ministres de la Défense en France ou en Grande Bretagne ?
    Liebermann a été souvent dans le groupe des responsables du cabinet charger de la sécurité d’Israël et connaît tous les enjeux que doit affronter notre pays.
    Enfin, tout ceux qui connaissent Liebermann savent qu’il n’est pas le « va-t-en-guerre » que décrivent nos ennemis, la gauche de notre pays et les médias de façon générale.

    Reply
  3. Akerman Michel Israël

    Où avez-vous trouvé Mr Sayada que « Lieberman est un belliqueux affirmé, qui menace de prendre les armes pour un rien » ?
    Dans Haaretz ou I24, dans une dépêche de l’AFP ou un article du Monde ou une vidéo de France 2 ?
    Liebermann n’est pas un ancien général mais Shimon Pérès, Amir Péretz ou Moshé Arens, anciens ministres de la Défense, non plus !
    Liebermann a très longtemps été membre du cabinet de la sécurité de notre gouvernement, il est tout sauf un va-t-en-guerre que décrivent les arabes palestiniens, les gauchistes de notre pays et ceux de l’Europe ou des Etats-Unis. Il a toutes les qualités nécessaires à ce poste si important pour notre Pays !
    Hag Saméah !

    Reply
    1. Alain Sayada

      Mr Akerman il faut appeler un chat un chat , Liberman est un homme qu n’est pas du genre à tendre la joue une seconde fois, je suis d’accord avec vous que le terme belliqueux est peut-être excessif, mais nos ennemis ne comprennent que ce langage, comme à l’époque de Ariel Sharon et bien d’autres, malheureusement plus de ce monde aujourd’hui …..

      Hag Sameha

      Alain SAYADA

      Reply

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