Le 48e anniversaire de la Guerre des Six jours que nous célébrons ces jours-ci nous permet de jeter un regard en arrière et de voir comment la situation du Peuple juif a évolué de manière sidérante sur une période d’à peine trente ans : la Shoah entre 1939 et 1945, la création en 1948 de l’Etat d’Israël comme indépendance politique reconstituée, et en 1967, les retrouvailles avec tous les hauts-lieux de l’identité juive profonde : Jérusalem, Hebron, Sichem.
Dans son dernier article, Avraham Burg, l’un des archétypes du post-sionisme voit dans la Guerre des Six Jours une planche de salut pour les Arabes palestiniens dont la « tragédie aurait été volontairement occultée par l’historiographie sioniste travailliste entre 1948 et 1967 et l’existence séculaire sur cette terre niée avec désinvolture.
Adoptant totalement le narratif arabe de la naqba, il voit en 1967 le révélateur de la « tragédie vécue par les Arabes palestiniens » en 1948 qui se serait suivie d’un effacement total de leur identité et de leur Histoire, jusqu’à ce qu’elle refasse surface de manière paradoxale grâce à l’attitude de la droite israélienne, qu’il honnit par ailleurs.
De quelle identité parle-t-il ? De quelle Histoire ? Si des Arabes ont vécu en Palestine depuis le VIIe siècle suite aux grandes conquêtes arabes (oui, oui, les grandes conquêtes arabes !), ils ne se sont jamais définis comme « peuple palestinien » séparé de la Oumma et n’y ont jamais établi le moindre début d’un Etat indépendant. Et Jérusalem n’a jamais constitué pour eux « l’objectif suprême de l’Islam » tel qu’il est défini depuis que la ville est revenue à ses propriétaires légitimes.
Avraham Burg ignore-t-il aussi les statistiques de l’immigration arabe en Palestine depuis la fin du XIXe siècle lorsque les différentes vagues d’immigration juives commencèrent à offrir des opportunités économiques pour les Arabes de la région qui affluèrent vers la Palestine?
Fait-il aussi semblant d’oublier que le sort des Arabes de Palestine en 1948 fut le résultat d’une guerre déclenchée par plusieurs pays arabes contre l’embryon de l’Etat juif en promettant à leurs frères de « faire table rase »? Sait-il ce qu’il serait advenu des Juifs de Palestine si à Dieu ne plaise les Arabes avaient gagné la guerre ?
Tout comme il y a des Juifs honteux il y a des sionistes honteux qui considèrent qu’ils ont commis un péché en créant l’Etat d’Israël et qu’il faut désormais réparer. Et ceux parmi eux qui ont fini par accepter l’étape de 1948, refusent désormais toute légitimité à celle de 1967.
Celui qui veut faire la guerre doit être prêt à assumer les conséquences de sa défaite. Cette loi d’airain dans les lois de la guerre ne connaît apparemment qu’une seule exception : le conflit israélo-palestinien, où ce sont les vaincus qui exigent du vainqueur qu’il paie pour sa victoire !
Pour le peuple juif dans sa quasi-totalité, le mois de juin 1967 restera l’une des périodes les plus marquantes de son histoire depuis deux-mille ans: la crainte d’une nouvelle catastrophe, l’angoisse de l’étau, puis la victoire-éclair et les retrouvailles avec tout ce qui fait son identité profonde, sa raison de vivre et qui fut la raison d’espérer de toutes les générations qui ont précédées.
L’année 1967, la Guerre des Six jours et ses conséquences ont également permis l’une des plus grandes manipulations d’opinion de tous les temps : faire croire au monde entier que le conflit israélo-palestinien se réduirait aux moins de 6.000 kilomètres carrés de la Judée-Samarie !
La taille du département des Vosges ! Or rien n’est plus faux ! Le narratif arabe palestinien à usage interne parle aujourd’hui de 67 ans d’occupation.
Entre 1948 et 1967, alors que les territoires de Judée et de Samarie ainsi que la partie orientale de Jérusalem, dont tout le monde parle aujourd’hui, furent sous occupation jordanienne, aucune revendication « d’Etat palestinien » ne s’est manifestée quant à ces territoires, ni dans le monde arabe, ni à Bruxelles ni à Washington. Le Fatah a été créé en 1959 et l’OLP en 1964, soit bien avant la Guerre des Six Jours et la libération de ces territoires par Tsahal.
C’est une chance inouïe pour un Juif de vivre cette époque où le Peuple juif se reconstruit et retrouve la Ville qu’il a rêvée pendant vingt siècles. Les élucubrations intellectuelles d’un Avrom Burg ou les aboiements des militants du BDS ne changeront rien à la donne.
1967 fut une année-lumière pour Israël, l’achèvement d’un puzzle, la confirmation d’anciennes promesses, la concrétisation des prières de centaines de générations. Il était écrit que Jérusalem deviendra la convoitise des Nations. Voilà, nous y sommes.
Rien n’arrêtera le train de l’Histoire d’Israël même s’il doit parfois passer par de longs tunnels.
Par Shraga Blum – i24news –IsraelActualites.com