Les 120 nouveaux députés israéliens sont prévenus : les “parlements populaires” font concurrence à la Knesset pour traiter de l’avenir du monde.
Un phénomène typiquement israélien fleurit depuis quelques années dans les lieux publiques, comme les cafés et les jardins publics : les parlements populaires du vendredi matin. Il s’agit d’espaces de délibération publique et de débat où s’opèrent des prises de parole dans tous les domaines: de la politique au sport, en passant par la religion ou une émission télévisée.
Le dernier livre de Jacques Bendelac et Mati Ben-Avraham, “Les Israéliens hypercréatifs !” consacre quelques pages à cette pratique d’assemblées populaires en Israël. En voici un extrait:
« C’est un trait, ô combien caractéristique, de la société israélienne : le vendredi matin, les parlements populaires se réunissent pour traiter de l’avenir du monde, du futur d’Israël, de la guerre, de la paix, de la corruption, de l’éducation, des minorités, des Palestiniens palestiniens, c’est-à-dire ceux qui sont voisins mais non israéliens, de l’armée bien entendu, de Maccabi Tel-Aviv (basket), du foot, du viagra, de l’existence de Dieu et tutti quanti ! Et ne dites pas : bon, des discussions de Café-commerce.
Non, monsieur, non. Ici, on ne papote pas, on ne ramène pas des ragots, des on-dit : On débat. Sérieusement, mais sans se prendre au sérieux, comme ceux qui de la Knesset…
Et où se tiennent ces Parlements ? Dans les cafés, les jardins publics, les restaurants, une buanderie, un salon de coiffure… Certaines séances débutent à 7 heures du matin, elles concernent ceux qui travaillent encore le vendredi, journée généralement chômée en Israël, donc majoritairement des commerçants, des professions libérales, des artisans.
Plus généralement entre 10 heures et midi, les séances durent une à deux heures, voire plus, tout dépend de l’ordre du jour ; et il est déjà arrivé qu’une discussion sur la taxation douanière sur les alcools se soit éternisée, tandis qu’une tentative de débat pour refaire le monde n’a pas fait long feu… Du moins tant que l’on n’y mêle pas Dieu ».
COPYRIGHT – Editions Ateliers Henry Dougier (« Les Israéliens, hypercréatifs ! » par Jacques Bendelac et Mati Ben-Avraham, Paris, 2015)