Les aéroports belges connaissaient mercredi une journée noire en raison d’une panne électrique chez les contrôleurs aériens qui empêche tout décollage et tout atterrissage, causant déviations, annulations et retards pour des milliers de passagers.
Aucun avion n’est autorisé à se poser ni à décoller d’un aéroport belge depuis 09H30 (07H30 GMT) en raison d’une panne électrique chez Belgocontrol, l’agence nationale de contrôle aérien.
Les perturbations devraient durer jusqu’à 17H30 au moins, a prévenu l’agence européenne Eurocontrol. Mais le calme ne sera probablement pas revenu avant tard mercredi soir dans les aéroports belges.
« On n’est pas opérationnels, les écrans ne fonctionnent pas dans la salle » qui s’occupe des approches d’appareils avant les atterrissages, a décrit un porte-parole de l’agence, Dominique Dehaene, à l’AFP. « C’est un problème à l’échelle du pays », a précisé Brussels Airport, une importante plateforme européenne qui totalise 600 vols par jour.
Les aéroports de Charleroi (sud), une importante plateforme pour des compagnies à bas coûts comme Ryanair, d’Ostende (ouest) et d’Anvers (nord), sont également affectés.
Mais la panne ne concerne pas les avions qui survolent la Belgique à haute altitude (au-delà de 24.500 pieds) vers une autre destination.
Dès que la panne s’est déclarée, une procédure d’urgence pour « vider l’espace aérien » belge a été déclenchée. Les avions tout près de l’aéroport ont été autorisés à se poser, mais les autres ont immédiatement été déroutés vers les aéroports de pays voisins, à Hambourg, Luxembourg, Paris, Lille notamment. Et tous les appareils devant décoller depuis les aéroports belges, mais aussi d’autres aéroports dans le monde à destination de la Belgique, ont été cloués au sol.
Vingt-cinq avions devant se poser à Bruxelles ont déjà dû être déviés vers des aéroports de pays voisins, et 109 vols ont été annulés, selon Brussels Airport.
– « Rester calme » –
« On vient d’apprendre que les problèmes pourraient durer bien au-delà de 16H00, peut-être même jusqu’à demain. J’ai décidé de rester calme, ça n’a pas de sens de s’énerver, on ne peut rien y changer », a témoigné Gabriela Schellekens, sur le site de la télévision flamande VRT. « Tous les vols sont annulés à l’aéroport de Bruxelles. J’adore », a tweeté, ironique, un journaliste britannique de l’AFP coincé à l’aéroport de Bruxelles.
Ne pouvant pas décoller de Madrid, le ministre espagnol de l’Industrie et du tourisme José Manuel Soria a dû annuler sa participation à une réunion à Bruxelles mercredi.
Les médias belges montraient de longues queues de passagers devant des comptoirs d’information à Brussels Airport. Sur Twitter, des passagers de Swiss Air qui attendaient de décoller pour Bruxelles ont raconté par le menu, et en photos, comment on leur a annoncé que leur appareil ne pourrait partir, avant que le personnel de bord ne les fasse ressortir de l’appareil.
La compagnie Brussels Airlines a ouvert un centre de crise, pour gérer notamment le réacheminement en bus des passagers de sept avions qui ont dû être déviés vers des aéroports comme Hambourg, Paris-Charles de Gaulle ou Maastricht. « Nous avons renforcé notre personnel à Brussels Airport. Nous faisons tout pour que les gens puissent arriver plus vite possible chez eux ou à destination », a assuré une porte-parole.
A l’aéroport de Lille-Lesquin, un millier de passagers déroutés étaient attendus. Ils seront ramenés à leur destination initiale en bus, a précisé une porte-parole.
« Tous les systèmes de Belgocontrol (radars, chaînes de communication vocale et fréquences) vont être redémarrés. Il n’est pas possible à ce stade de fournir une heure de reprise, même si Belgocontrol est confiant de rouvrir les aéroports et secteurs radar à un rythme réduit », précisait Eurocontrol à la mi-journée sur son site internet.