La cour d’assises du Val-de-Marne a condamné ce mercredi une nourrice à 5 ans de prison ferme. En 2008, elle avait commis des violences volontaires sur un nourrisson de 7 mois à Villejuif.
La cour d’assises du Val-de-Marne a donc suivi ce mercredi les réquisitions de l’avocat général, qui avait demandé cinq années d’emprionnement ferme à l’encontre de cette nourrice de 45 ans. En septembre 2008, elle avait commis des violences volontaires sur un nourrisson de 7 mois dont elle avait la garde depuis six mois.
L’enfant handicapé présent à l’audience
Ce 4 septembre 2008, quand les parents viennent récupérer leur enfant chez la nourrice, il a les yeux gonflés et semble complètement paralysé. Hospitalisé le lendemain, le nourrisson tombe dans le coma deux jours après.
Aujourd’hui âgé de 7 ans, il souffre de lourdes séquelles. Il est handicapé à 85 %. Il est complètement aveugle et présente un retard moteur cérébral sévère. Il est aussi atteint d’une hémiplégie droite et d’une paralysie du bras droit. Présent à l’audience ce mercredi, l’enfant est scolarisé dans une école spécialisée après avoir passé plus de deux ans à l’hôpital.
« L’enfant est devenu infirme à cause moi »
A l’audience, l’accusée a reconnu sa « faute » et a exprimé sa « tristesse » aux parents de l’enfant. Avant d’admettre avoir violemment secoué le nourrisson, elle avait dans un premier temps expliqué aux parents que le bébé était tombé du canapé. « J’ai fait des gestes irréparables. Je l’ai caché aux parents et l’enfant est devenu infirme à cause de moi, » a déclarée à la barre la femme de 45 ans. Mardi, lors de son réquisitoire, l’avocat général avait qualifiée l’accusée d’« incompétente », « imprudente » et « violente ».
200 enfants victimes chaque année du syndrome du bébé secoué en France
La nourrice, mère de trois enfants, avait reconnu pendant l’enquête avoir « passé ses nerfs » sur le bébé, énervée par ses pleurs. Elle n’avait aucun agrément pour exercer cette activité, qui lui servait à arrondir ses fins de mois. Elle avait une formation de comptable.
Chaque année, environ 200 enfants seraient victimes du syndrome du bébé secoué en France, selon les chiffres de l’assurance maladie.