JERUSALEM, 22 sept 2013 (AFP) – Israël a accusé dimanche des diplomates de
l’Union européenne d’être des « provocateurs » après un incident au cours duquel
de l’aide humanitaire destinée à des Palestiniens et convoyée par ces
diplomates a été confisquée par des soldats israéliens.
« Les diplomates sont envoyés par leur gouvernement pour servir de pont
(entre les pays) et non pour agir comme provocateurs », a indiqué le ministère
israélien des Affaires dans un communiqué.
Des diplomates européens ont été malmenés vendredi par des militaires
israéliens qui ont confisqué des tentes et de l’aide humanitaire destinées à
des Palestiniens dont les habitations avaient été détruites par l’armée en
Cisjordanie, selon des sources concordantes.
Les soldats israéliens ont dispersé par la force un groupe de volontaires
d’organisations humanitaires, accompagnés de diplomates européens, qui
tentaient de distribuer ces équipements aux bédouins palestiniens de Makhoul,
dans la vallée du Jourdain (est de la Cisjordanie).
Une diplomate française, Marion Fesneau-Castaing, a été tirée de force hors
du camion qui contenait l’aide, selon un photographe de l’AFP.
« Les pays européens et leurs diplomates nous doivent des explications sur
leur violation flagrante des codes de conduite diplomatique », ajouté le
ministère israélien dans son communiqué, avertissant que l’Etat hébreu
« n’acceptera pas ce genre de faute grave ».
La dirigeante de l’OLP, Hanane Achraoui, a condamné les agissements de
l’armée israélienne et pressé la France de demander à l’Etat hébreu de rendre
compte de ses actes, dans une lettre au consul général de France à Jérusalem,
Hervé Magro, dont une copie est parvenue à l’AFP.
Samedi, l’Union européenne avait demandé des explications aux autorités
israéliennes, déplorant « la confiscation d’aide humanitaire (…) par les
forces de sécurité israéliennes », selon un communiqué du porte-parole du chef
de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
L’armée israélienne a démoli lundi une cinquantaine de structures à
Makhoul, dont une dizaine d’habitations, sur décision de la Cour suprême
israélienne statuant qu’elles avaient été construites sans permis, et décrété
le site « zone militaire fermée ».
Les militaires israéliens avaient déjà empêché mardi le Comité
international de la Croix-Rouge (CICR) d’installer des tentes pour les
habitants désormais sans abri, selon ces derniers.
Makhoul se trouve, comme 90 % de la vallée du Jourdain, sous le contrôle
total de l’armée israélienne, qui n’y délivre de permis de construire que de
manière très restrictive, obligeant les habitants palestiniens à y bâtir sans
autorisation, selon les Palestiniens et les organisations de défense des
droits de l’Homme.
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