Cannes, 17 mai 2015 (AFP) – L’actrice Natalie Portman, à Cannes pour son
premier film, a regretté dimanche que les films réalisés par des femmes soient
encore trop souvent perçus comme des « projets narcissiques » au sein d’une
industrie « totalement déséquilibrée » au profit des hommes.
L’actrice oscarisée a raconté à un petit groupe de journalistes son
parcours d’obstacles de dix ans pour mener à bien « A Tale of Love and
Darkness », son premier film tiré du roman éponyme de l’écrivain israélien Amos
Oz, et qu’elle a présenté vendredi sur la Croisette. L’actrice y joue le rôle
de la mère dépressive de l’écrivain.
Elle a regretté que l’industrie du cinéma soit souvent méprisante à l’égard
des réalisatrices.
« Je me souviens, quand j’étais enfant, que lorsque Barbra Streisand faisait
un film dans lequel elle jouait, les gens disaient +C’est du narcissime, c’est
un truc narcissique+ », a raconté l’actrice.
« Je pense qu’il y avait de ma part la crainte » que ce projet de film « soit
perçu de la même façon ».
Elle a indiqué avoir été inspirée notamment par l’exemple de l’artiste
américaine Cindy Sherman, qui se met en scène dans ses photographies.
« Jamais on ne dirait d’un homme qui se met en scène que c’est du
narcissisme », a-t-elle ajouté.
L’actrice a exprimé l’espoir que l’industrie du cinéma « totalement
déséquilibrée » au détriment des femmes, connaisse une évolution.
« Les femmes ont un problème avec le mot +autoritaire+. Nous sommes encore
supposées prendre soin de tout le monde autour de nous et penser aux autres en
premier. Je pense que c’est en train de changer pour la nouvelle génération »,
a-t-elle conclu.
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