Ces emplois transitoires en français sont souvent critiqués pour être un obstacle à l’intégration
Près de la moitié des nouveaux immigrants français arrivés récemment en Israël ont travaillé dans des centres d’appels téléphoniques spécialisés dans la vente, selon une nouvelle étude relayée par le quotidien israélien Haaretz.
Appelés communément « call centers » en Israël, ces entreprises de vente par téléphone proposent à des clients en France des services comme des formules de voyages, des assurances, des panneaux solaires et autres.
L’offre est à priori séduisante pour ces nouveaux-immigrants, peu de qualifications requises, salaires plus hauts que la moyenne israélienne, une formation rapide sur place, et le tout en Français.
Pourtant, si l’on peut croire que ces emplois transitoires freinent l’intégration, selon les chercheurs de l’Institut Ruppin sur l’Immigration et l’Intégration sociale, même si les immigrants dans les centres d’appels ne rencontrent pas beaucoup d’Israéliens pendant leur journée de travail, « ils ont fait sentir qu’ils faisaient partie de la société israélienne ».
« Une explication de ces résultats réside dans les motivations sionistes et religieuses de l’alya qui se manifestent chez les immigrants français et le fait que la plupart se définissent comme très reliés à la religion juive », a révélé l’étude.
« Les lieux de travail [en Israël] amènent les Français à cultiver l’identité juive, et il est possible que de cette manière ils compensent l’isolement culturel des immigrants dans leurs lieux de travail. »
La recherche met en avant l’expérience d’une jeune immigrante en Israël, Sarah, qui discute avec les clients potentiels contactés du temps qu’il fait à Paris.
En effet, l’offre est à priori séduisante pour ces nouveaux-immigrants: peu de qualifications requises, salaires plus hauts que la moyenne israélienne, une formation rapide sur place, et le tout en Français.
Pourtant, une représentante d’un des organes qui aide à l’intégration des olims étrangers, confie à i24news qu' »on déconseille fortement aux jeunes qui arrivent de l’étranger de s’engager sur cette voie, qui, à terme, peut être un obstacle à l’intégration ».
L’engrenage sied dans le fait que les « olim » (nouveaux immigrants) s’enferment dans une bulle « francophone », constituée par ces emplois. De par leur « facilité », ils amènent à mettre entre parenthèse la vie professionnelle, culturelle et sociale purement israélienne.
L’immigration française en 2014 a doublé, passant de 3414 en 2013 à 6694 l’an dernier. Le saut a été largement attribué à l’antisémitisme et à une économie française relativement anémique.