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Plus de 500 cas d’élèves radicalisés recensés ( 536 exactement)

 

 

Le ministère de l’Éducation mise sur le numéro vert national et sur la vigilance des équipes enseignantes pour signaler la dérive islamiste de certains jeunes scolarisés.

Ministre de l'Education NationaleNadjat Vallaud-Belkacem AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN
Ministre de l’Education NationaleNadjat Vallaud-Belkacem AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

Pour la première fois, l’Éducation nationale avance donc des chiffres, elle à qui l’on a pu reprocher une certaine frilosité sur la question. « Ce chiffre montre que l’on est capable de compter les jeunes en question », a indiqué la ministre de l’Éducation, qui a dévoilé cette donnée lors de son audition le 6 mai par la commission d’enquête sur « la surveillance des filières et des individus djihadistes » à l’Assemblée. Créée avant les attentats, en décembre, à la demande du député UMP Éric Ciotti, cette commission s’inquiétait alors du fait que les Français soient « devenus le premier contingent de djihadistes » venus d’Europe, et évoquait ces « Mehdi Nemmouche (le tueur du Musée juif de Bruxelles, NDLR) en puissance ». Une vingtaine de personnalités, représentant tous les pans de la société concernés, ont été entendues, du ministre de l’Intérieur à la ministre de la Justice, en passant par la directrice de l’administration pénitentiaire, ou Dounia Bouzar, présidente du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam.

Ces 536 signalements d’élèves sont issus d’un dispositif mis en place à l’automne 2014. Ils proviennent majoritairement de familles qui ont contacté directement l’établissement scolaire ou appelé le numéro vert créé il y a un an. Grâce à cette plateforme, 1.864 individus radicalisés ont été recensés, dont un quart sont des mineurs. Les signalements d’élèves viennent aussi des équipes éducatives, qui ont fait remonter l’information aux cellules de veille des préfectures. Quelque 90 « référents Éducation nationale » – membres de cabinet des recteurs ou conseillers d’éducation – ont été formés pour aider les équipes enseignantes à repérer les cas fragiles.

Mais qu’entend-on par « suspicion de faits de radicalisation » ? « Des cas allant de jeunes partageant des vidéos inquiétantes sur le net à ceux qui font clairement part de leur intention de partir faire le djihad », explique-t-on dans l’entourage de la ministre de l’Éducation. Quelles sont les réponses apportées ? « Elles peuvent aller jusqu’à mobiliser les services sociaux et des équipes médico-sociales ». Quid des profils ? « Aussi bien des personnes en difficulté sociale que des enfants d’avocats ou de médecins. Ce phénomène d’emprise mentale touche tous les milieux et tous les territoires, y compris ruraux », poursuiton au ministère, sans entrer davantage dans les détails. Le chiffre des départs de ces jeunes scolarisés ne sera pas non plus communiqué.

Pour Éric Ciotti, président de la commission d’enquête, « le dispositif de signalement n’est pas performant partout. Il faut uniformiser ». Il raconte par ailleurs que dans un collège des quartiers est de Nice, où la commission s’est rendue, un inspecteur de secteur a fait état « de plus en plus de demandes de dérogation pour l’instruction à domicile, sur la base de motifs religieux ».

« On s’aperçoit, à travers les « biographies » de djihadistes, que tout n’est pas perceptible », note Philippe Tournier, secrétaire général des personnels de direction à l’Unsa. S’il juge le dispositif de signalement « pertinent et adapté », il observe aussi que « le temps qui passe est l’ennemi de la vigilance

 

 

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