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Un possible complice de Merah abattu l’été dernier

Abdelkader Merah
Abdelkader Merah

Abdelkader Merah a enfin révélé qui était le troisième homme, présent avec lui et son frère Mohamed le jour du vol du scooter qui a été utilisé pour les crimes de 2012.

C’était un mystère tenace : qui était donc l’ami présent aux côtés du tueur et de son grand frère lors du vol du TMax ayant servi aux assassinats en 2012 ? Depuis la révélation de son existence par Abdelkader Merah lui-même lors de sa garde à vue, l’identité de ce troisième homme — et possible complice — était la dernière grande énigme de l’enquête sur le tueur à scooter.

Selon nos informations, après trois ans de mutisme sur le sujet, le cadet des Merah a finalement révélé, en janvier dernier, le nom de l’inconnu lors d’un interrogatoire.

Walid Larbi-Bey avait été condamné en 2008 à quatre ans de prison pour braquage et attendait un nouveau procès pour tentative d’homicide.  (DR.)
Walid Larbi-Bey avait été condamné en 2008 à quatre ans de prison pour braquage et attendait un nouveau procès pour tentative d’homicide. (DR.)

Problème : Walid Larbi-Bey, 29 ans, a été abattu à l’arme de guerre en août dernier sur un parking de la banlieue toulousaine. Cette révélation surprenante a été faite le 16 janvier, alors qu’Abdelkader Merah était interrogé en visioconférence depuis sa prison. Mis en examen pour complicité d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste, et incarcéré depuis les tueries de Toulouse (Haute-Garonne) et de Montauban (Tarn-et-Garonne) en mars 2012, le grand frère de Mohamed Merah a d’abord expliqué les raisons qui l’ont convaincu de ne pas dévoiler plus tôt cet élément capital.

« Je me suis dit que si aujourd’hui il ressuscitait, il me dirait que je devrais donner son nom »

« Il y va de l’éthique de tout homme de ne pas divulguer le nom d’un complice ou d’un innocent, a-t-il plaidé. Je ne voulais pas qu’il subisse le même acharnement que je subis moi-même. » C’est finalement le décès de Walid Larbi-Bey qui l’a fait changer d’avis. « Je me suis dit que si aujourd’hui il ressuscitait, il me dirait que je devrais donner son nom », a-t-il ajouté.

La mort de cet enfant des Izards avait été largement médiatisée. Il avait été abattu le 14 août dernier d’une rafale de kalachnikov devant le domicile de sa compagne, enceinte. Son décès s’inscrivait dans une inquiétante série d’exécutions entre dealeurs qui avait fait quatre victimes dans la Ville rose. Délinquant multirécidiviste, il avait été condamné à quatre ans de prison en 2008 pour braquage et attendait un nouveau procès pour tentative d’homicide. L’assassin présumé de Larbi-Bey, un homme de 21 ans, a été arrêté et écroué en octobre dernier. « La piste d’un règlement de comptes entre trafiquants de drogue rivaux reste privilégiée à ce jour. Et pour l’instant, aucun lien avec la nébuleuse Merah n’est apparu dans ces investigations », assure une source judiciaire toulousaine.

Coup de pouce sincère ou coup de bluff calculé ? Cette dernière option n’est pas à écarter. Malgré une enfance partagée avec la fratrie Merah et bien que son nom soit apparu dans l’enquête, Walid Larbi-Bey n’a jamais été une cible prioritaire des juges antiterroristes. Par ailleurs, ce « scoop » n’est peut-être pas dénué d’arrière-pensées. Lors de l’échec de sa première demande de libération, Abdelkader s’était vu opposer son refus de livrer le fameux nom. « Cette dénonciation tardive, d’un grand cynisme, est bien sûr utilitaire, puisqu’elle répond à l’un des arguments qui justifient son maintien en détention », balaye Me Simon Cohen, avocat de nombreuses familles de victimes. Contacté, Me Eric Dupond-Moretti, l’avocat d’Abdelkader Merah, n’a pas souhaité commenter l’initiative de son client.

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