La terreur a pour objectif de terroriser. Il semble que certains musulmans tirent les bénéfices du choc issu de l’attentat de Charlie Hebdo.
Selon une étude publiée dans le Parisien et réalisée par Randstad et l’Office du fait religieux en entreprise (Ofre), le nombre de conflits sur la laïcité a doublé en un an dans la sphère professionnelle. 23 % des cadres interrogés déclarent être confrontés régulièrement à la question du fait religieux, alors qu’ils n’étaient que 12% en 2014. Une question difficile pour les managers, qui font face à l’aveuglement des politiques.
Atlantico : Un sondage publié ce mardi dans le Parisien à l’initiative de l’agence d’intérim Randstad et de l’Observatoire du fait religieux en entreprise montre une très forte augmentation des revendications religieuses en entreprise. Quelles raisons expliquent cette progression ?
Me Yohann Rimokh : Cette progression est le résultat de l’abandon total de la loi de 1905 par le pouvoir politique. « Croire que les sociétés démocratiques sont naturellement hostiles à la religion est commettre une grande erreur« , constatait Tocqueville.
La question de la place du religieux est une question politique par excellence. Depuis les premiers temps de la monarchie, le politique a toujours fixé un cadre, lequel n’a varié que trois fois. La monarchie fit du christianisme la religion d’Etat (« France, fille aînée de l’Eglise« ). Puis l’Empire conclut le Concordat (« catholicisme, religion de la majorité des français« ). Et la République, enfin, poursuivit cette œuvre avec la loi de 1905. L’Etat n’a jamais cessé de garantir la présence du christianisme tantôt dans l’Etat, tantôt dans la société.
C’est depuis la démission du général de Gaulle que cette question est à l’abandon. Certes, la loi de 1905 « existe » encore, elle est officiellement en vigueur mais elle a été reléguée au muséum des projets suspendus. Elle est devenue une incantation, un leitmotiv de la communication politique. Et récemment, c’est le vice-président du Conseil d’Etat qui déclara que le principe même de la loi de 1905 était un « mirage« .
Il n’y a donc plus de règle ; place est faite aux négociations officieuses, aux pressions qui envahissent tous les pans de la société. L’entreprise n’est donc pas le « dernier » mais l’énième lieu des revendications. En réduisant cette loi à un « mirage« , le pouvoir politique a abandonné aux revendications et aux rapports de force, tous les acteurs de la société. Tous.
L’Observatoire du fait religieux note que le phénomène s’est accru à la suite des attentats de janvier, certains cherchant davantage à affirmer ce qu’ils sont dans l’entreprise. Le discours de lutte contre le racisme, largement déployé comme pare-feu à la stigmatisation, qui a prospéré depuis janvier a-t-il porté cette progression des revendications religieuses ?
Me Yohann Rimokh : En faisant croire que la loi de 1905 suppose une « égalité de tous les cultes » au détriment de son sens réel, les pouvoirs publics trahissent cette loi et entretiennent les conflits. On refuse de reconnaître que la loi de 1905 est une loi de civilisation et que cette civilisation est chrétienne. C’est pourtant clairement mentionné dans les travaux préparatoires ; les dispositions elles-mêmes de cette loi favorisent le culte chrétien en raison de son rôle historique et de son importance. Il serait intéressant de la lire, cette loi, pourrais-je dire en étant un peu provocateur, à l’attention de la classe politique.
Il est même souhaitable qu’ils lisent le livre de Eric Zemmour : « Le Suicide Français » !
Se poser les problèmes permet déjà de commencer a imaginer des solutions.