L’Institut français d’Israël s’est associé au producteur Gad Oron Hafakot pour la plus grande joie des israéliens francophones ou pas qui auront le plaisir de venir écouter Juliette Greco le 4 mai prochain, à l’auditorium Bronfmann du Heichal Hatarbut de Tel Aviv. Comme chaque fois BDS fait pression sur l’artiste qui pourtant avait déclaré en 2011 lors de son dernier concert en Israël qu’elle aimait ce pays.
A 88 ans, Juliette Gréco s’apprête à se retirer de la scène. Elle a entamé une ultime tournée, après 65 ans de carrière qui passera par Tel Aviv le 4 mai prochain. BDS tente de l’intimider mais elle aime Israël à propos duquel elle a dit : « Oui ! J’aime ce pays, j’aime le peuple d’Israël qui traverse tant d’épreuves et qui, malgré tout, aime rire, sortir, aller au spectacle, en un mot : vivre ! ».
En revanche, il y a quelque jours elle s’est confiée au journal Gala et a admis avoir peur pour les générations futures, inquiète par la multiplication des conflits à travers le monde mais pas par Israël. Elle a dit au journal Gala : «J’ai peur pour la première fois de ma vie». Alors, peur de quoi? a demandé Gala. «J’ai peur de l’inhumanité, de la barbarie ordinaire qui revient….. On est en pleine guerre des religions, s’inquiète-t-elle. C’est incroyable au XXIe siècle. Je ne pensais pas vivre ça.» a-t-elle ajouté.
Tout cela ne l’empêchera pas pour autant de chanter en Israël le 4 mai prochain. Elle veut chanter partout ou la liberté et la démocratie existent, elle a juste précisé qu’elle ne chantera pas dans les villes françaises dans lesquelles un maire Front National a été élu.
par Dan Levy pour Tel-Avivre –
Nous avons souvent évoqué les pressions de Boycott – Désinvestissement – Sanctions sans pour autant vous rapporter les lettres diffamantes contre Israël qu’ils osent envoyer aux artistes. Voila un exemple de ces immondicités. Tout est faux, je dis bien tout y compris les fameuses résolutions, l’apartheid, le blocus etc….
Chère Juliette Gréco,
Vous faites partie des artistes qui ont traversé le temps et dont les chansons et l’histoire sont connues de tous. A travers vos chansons, vous véhiculez des valeurs telles que la justice, l’amour de la liberté. A de nombreuses reprises vous avez fait acte de résistance, comme au Chili sous le gouvernement de Pinochet où courageusement vous vous êtes lancée dans un répertoire de chansons antimilitaristes.
Au nom de ces valeurs, nous vous interpellons sur le concert où vous êtes annoncée à Tel-Aviv le 4 mai prochain.
L’Etat d’Israël admet ouvertement qu’il utilise les artistes internationaux comme vous pour tenter de redorer son image, aussi nous espérons que pour votre dernière tournée, vous ferez un autre choix que celui de blanchir et de normaliser par votre concert là-bas l’occupation, la colonisation et l’apartheid israélien.
Nous souhaiterions en effet attirer votre attention sur le fait que l’Etat d’Israel refuse de respecter le droit international et s’obstine à violer de nombreuses résolutions de l’ONU. A titre d’exemple:
– La résolution 194 qui donne le droit au retour des réfugiés palestiniens.
– La résolution 242 qui exige le retrait de l’armée israélienne des territoires occupés.
– La résolution 3236 qui réaffirme le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien.
Israel continue de priver le peuple palestinien de ses droits les plus élémentaires. En Cisjordanie, il y a toujours plus de 150 colonies israéliennes, le mur de ségrégation est toujours en place malgré l’avis de 2004 de la Cour internationale de justice qui en dénonce le caractère illégal et appelle à son démantèlement. Des centaines de check-points militaires et un système de permis digne de l’Apartheid empêchent les Palestiniens d’aller au travail, les enfants d’aller à l’école, les agriculteurs de récolter, les femmes enceintes et les grands malades d’atteindre l’hôpital.
A Gaza, après les bombardements criminels d’Israël contre toute une population civile qui ont eu lieu durant l’été 2014 (plus de 2200 Palestiniens assassinés dont 500 enfants selon les Nations-Unies), le gouvernement israélien maintient encore son blocus et la population continue de subir une souffrance énorme.
A Jérusalem Est, plus de 2000 maisons ont été détruites par les autorités israéliennes ; actuellement, plus de 5000 enfants que ces mêmes autorités refusent d’enregistrer ne sont toujours pas scolarisés et des dizaines de milliers de personnes n’ont plus de maison, toute reconstruction étant quasiment interdite par Israël.
Face à l’impunité d’Israel, la société civile palestinienne soutenue par la frange la plus progressiste des citoyens israéliens a mis en place en 2005 la campagne BDS (Boycott- Désinvestissements-Sanctions) . Cette campagne internationale non-violente s’inspire de la campagne contre l’Apartheid en Afrique du Sud, elle ne vise pas des personnes, mais un régime politique et ses institutions.
Juliette Gréco, pour votre dernière tournée, vous qui avez récemment déclaré vouloir partir « joliment », nous vous implorons d’entendre l’appel pour un boycott culturel d’Israël lancé par le peuple palestinien opprimé à l’attention des artistes du monde entier dont vous faites partie, les invitant à ne pas blanchir l’apartheid israélien en se produisant là bas comme si de rien n’était.
Nous vous demandons aujourd’hui de ne pas cautionner les nombreuses violations des droits humains universels et à ce titre de rejoindre les personnalités qui ont choisi de ne plus se produire en Israël tant que son gouvernement ne respectera pas le droit international.
Parmi les artistes qui ont refusé de participer au blanchiment des crimes de l’Etat d’Israel: Cassandra Wilson, Natacha Atlas, Cat Power, Gilles Vigneault, Roger Waters, Elvis Costello, Carlos Santana, Annie Lennox, Vanessa Paradis, Llasa, Gil Scott-Heron, Jello Biafra ou Massive Attack, et aussi Peter Brook, Susan Sarandon, Ken Loach, Mike Leigh….
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