Jérusalem, 6 avr 2015 (AFP) – Israël a présenté lundi une série d’exigences
qui rendraient un accord final sur le nucléaire iranien plus acceptable à ses
yeux que l’accord d’étape annoncé la semaine passée si elles étaient
satisfaites.
En présentant ces exigences, le ministre du Renseignement Youval Steinitz,
un proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré que les assurances
du président américain Barack Obama quant à la sécurité d’Israël ne
suffisaient pas, que l’accord d’étape devait être radicalement modifié et que
l’option de l’emploi de la force restait « sur la table » pour Israël.
Parmi les exigences israéliennes figure l’arrêt par l’Iran de toute
recherche et développement sur des centrifugeuses modernes. M. Steinitz s’est
inquiété que Téhéran, s’il est autorisé à mener ces recherches, se retrouve en
mesure de produire suffisamment d’uranium hautement enrichi pour une bombe
atomique en trois ou quatre mois.
Il a également cité: une réduction du nombre de centrifugeuses
opérationnelles que l’Iran conserverait; la fermeture du site souterrain
d’enrichissement de Fordo; le transfert hors d’Iran des stocks d’uranium
faiblement enrichi déjà produit; la possibilité pour les inspecteurs
internationaux qui veilleraient à l’application de l’accord d’aller « partout à
tout moment »; l’exigence que l’Iran fasse la lumière sur toutes ses activités
nucléaires passées suspectes d’avoir eu une dimension militaire.
Avec cette petite dizaine de modifications au total, « cela ne sera pas un
bon accord, cela sera un accord plus raisonnable », a-t-il dit à quelques
journalistes.
Israël est le plus farouche détracteur de l’accord cadre conclu la semaine
passée à Lausanne entre l’Iran d’une part, et son grand allié américain et
cinq autres puissances d’autre part.
« L’analyse exhaustive (qu’a conduite Israël) de l’accord cadre de Lausanne
révèle la portée des concessions irresponsables faites à l’Iran », a dit M.
Steinitz.
Le ministre a dit apprécier les assurances prodiguées dimanche par M. Obama
quant au soutien américain à Israël en cas de menace, mais a ajouté qu’elles
ne suffisaient pas.
Israël préfère une solution diplomatique, a-t-il dit. Mais l’option
militaire « était sur la table, elle est toujours sur la table, et elle va
rester sur la table », a-t-il déclaré.
lal/cco