Paris, 2 avr 2015 (AFP) – Le bras droit de Marine Le Pen, Florian
Philippot, a assuré jeudi que la répétition par Jean-Marie Le Pen de ses
propos sur les chambres à gaz « détail de l’histoire » était une « provocation
parfaitement inutile ».
C’est le dérapage de trop? a-t-on demandé à l’eurodéputé FN sur Europe 1.
« C’est toujours un dérapage de trop, une provocation parfaitement inutile. Les
Français nous attendent sur leurs vrais problèmes, leurs vraies
préoccupations, ça ne représente en aucune manière la ligne du FN ni celle de
Marine Le Pen. »
« Ca représente l’opinion propre de Jean-Marie Le Pen qui n’engage que
Jean-Marie Le Pen », a poursuivi le vice-président du FN.
Interrogé sur les motivations du patriarche frontiste à réitérer une énième
fois ces propos pour lesquels il a déjà été condamné, M. Philippot répond: « On
a un peu renoncé à chercher les raisons. Je ne sais pas. C’est pour faire de
la polémique pour faire de la polémique, de la provocation pour de la
provocation, je vois bien ce qu’il perd, je ne vois pas ce qu’il gagne. »
Et de dissocier le Front national: « Le mouvement, par sa présidente Marine
Le Pen, indique clairement qu’il ne situe en aucune manière dans ces propos,
il n’a rien à voir avec cette pensée. »
Est-ce que Jean-Marie Le Pen devrait être exclu du FN? « Non, il ne faut pas
se le cacher, il n’a pas le même statut qu’un adhérent ou un militant
classique. Il est le fondateur du mouvement, il l’a dirigé pendant 40 ans. Il
n’est pas sur un pied d’égalité, mais lui-même politiquement, il se met un peu
à l’écart du mouvement » avec ces propos, a répondu l’eurodéputé, qui a jugé
aussi que Jean-Marie Le Pen n’avait « pas besoin de ça pour exister. Il a une
pensée politique, des opinions sur les grands sujets, c’est ça que je ne
comprends pas ».
L’ancien député poujadiste, élu en 1956 à l’Assemblée nationale, fait-il
preuve d’un antisémitisme profond? « Je ne veux pas juger l’homme, je veux
juger des propos », a évacué ce proche de Marine Le Pen. « Il a répété ce qu’il
avait déjà dit, je le regrette profondément, c’est l’occasion pour nous de
dire qu’on n’est pas d’accord. »
Y-a-t-il des pétainistes au FN, comme l’a affirmé M. Le Pen? M. Philippot a
répondu négativement, indiquant: « S’il y avait des pétainistes au FN, je n’y
serais pas. »
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