haut banniere

Israël: les négociations de gouvernement débutent par un psychodrame

netanyahu
 

 

 

 

 

 

 

Jérusalem, 26 mars 2015 (AFP) – Les négociations de gouvernement ont
commencé jeudi à Jérusalem par un premier psychodrame qui en annonce d’autres
avant la formation d’un nouveau cabinet appelé à restaurer les liens avec les
Etats-Unis et faire face aux défis sécuritaires et sociaux.
Les tractations formelles n’avaient pas commencé que l’un des partenaires
primordiaux de Benjamin Netanyahu annulait la première séance de discussions
prévue dans la matinée, ont rapporté les médias israéliens.
Moshé Kahlon, voué à jouer un rôle clé dans la constitution d’une coalition
gouvernementale, a mal pris que certains postes aient déjà été attribués à
d’autres partis que le sien, Koulanou, ont dit les médias. Ces postes seraient
essentiels à ses yeux pour appliquer sa plateforme électorale et faire baisser
les prix des logements et le coût de la vie.
Ce premier contretemps prélude à des semaines de marchandages politiciens,
de menaces et de retournements.
M. Netanyahu, au pouvoir depuis 2009, a 28 jours, éventuellement
renouvelables 14 jours, pour former son quatrième gouvernement depuis que le
président Reuven Rivlin lui en a officiellement confié la charge mercredi
soir. Ses émissaires engageaient jeudi les pourparlers avec les représentants
des partis qui lui assurent une claire majorité de droite de 67 sièges sur 120
au parlement.

– Des portefeuilles convoités –

M. Netanyahu devra concilier les exigences contradictoires de Koulanou
(centre droit), des partis nationalistes Foyer juif et Israël Beiteinou, des
formations ultra-orthodoxes Shass et Liste Unifiée de la Torah.
Il lui faudra aussi composer avec son propre parti. Le Likoud (droite) se
sent fort du triomphe de M. Netanyahu aux élections parlementaires du 17 mars,
mais aussi de l’affaiblissement des autres groupes du bloc de droite.
Les gros portefeuilles sont très convoités. Celui des Finances semble
assuré à M. Kahlon; Moshé Yaalon est favori pour conserver celui de la Défense
et Avigdor Lieberman pourrait finalement garder les Affaires étrangères.
Au bout du compte, la possibilité demeure d’une autre configuration que
celui d’un gouvernement penchant encore plus à droite que le précédent,
croient certains politologues: celui d’un gouvernement d’unité nationale
incluant les travaillistes que M. Netanyahu a surclassés.
M. Netanyahu a exclu un tel gouvernement pendant la campagne. Les
politologues soulignent qu’en Israël les engagements de campagne valent ce
qu’ils valent. Ils rappellent que M. Netanyahu, par le passé, a pris soin
d’associer des éléments modérés à son gouvernement. Et ils conjecturent qu’un
tel gouvernement permettrait peut-être à M. Netanyahu de soulager la pression
internationale sur son futur cabinet.
Le prochain gouvernement est en effet appelé à réparer les dégâts causés
aux relations avec la Maison Blanche par la surenchère à laquelle s’est livré
M. Netanyahu pendant la campagne.

– « Virage à 180 degrés » –

Il ne devrait même pas être formé que les Palestiniens prévoient de lancer
la nouvelle vague de leur offensive diplomatique et judiciaire. Ils devraient
déposer mercredi leurs premières plaintes pour crimes de guerre contre les
dirigeants israéliens à la Cour pénale internationale.
En désignant M. Netanyahu, le président Rivlin lui a assigné trois tâches:
d’abord restaurer les rapports avec la Maison Blanche; rétablir la stabilité
politique; et « panser les blessures » de la campagne.
Chacune de ces tâches couvrait une critique implicite de M. Netanyahu,
relevait le quotidien Yedioth Aharonoth. C’est M. Netanyahu qui a provoqué ces
élections anticipées. C’est lui qui a pris l’administration américaine à
rebrousse-poil en allant prononcer un discours sur l’Iran devant le Congrès et
en enterrant l’idée d’un Etat palestinien. C’est lui enfin qui a causé l’émoi
en brandissant, le jour même du scrutin, le spectre d’un vote « en masse » des
Arabes israéliens.
M. Netanyahu s’est dit désolé depuis d’avoir blessé les Arabes israéliens.
« Je me vois comme le Premier ministre de chacun d’entre vous », a-t-il dit
mercredi soir, « je veillerai à combler les fissures qui se sont creusées »
pendant la campagne.
Il a énoncé ses deux priorités: la sécurité et les questions sociales. Son
prochain budget comprendra des mesures pour réduire les prix de l’immobilier
et de l’alimentaire et pour mettre à bas les monopoles, a-t-il dit. Le Yedioth
exprimait son incrédulité devant ce « virage à 180 degrés » par rapport aux
discours d’il y a quelques jours.
lal/jri

About The Author

Related posts

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *