Le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil
Boubakeur, a dénoncé mardi un « débat hystérique » sur les repas de substitution
dans les cantines scolaires, quand le grand rabbin de France, Haïm Korsia,
voyait « une hérésie » dans le fait de vouloir les supprimer.
Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a réaffirmé mardi sa position en
faveur d’une interdiction des menus de substitution dans les cantines
scolaires, assurant qu’il souhaitait que sa famille politique « applique les
règles de la République sans faiblesse ».
« Les millions d’enfants français de confession musulmane qui fréquentent
les écoles publiques doivent-ils être tous privés de repas au prétexte d’une
vision idéologique et intégriste de la laïcité ? », a répliqué dans un
communiqué le recteur Boubakeur, également président du Conseil français du
culte musulman (CFCM), l’instance de représentation de la deuxième religion de
France.
« Nous appelons face à ces dérives à une plus grande sérénité républicaine,
respectueuse des valeurs de la laïcité et du vivre-ensemble auxquels nous
sommes tous attachés », poursuit le dignitaire musulman, qui s’élève contre un
« débat discriminatoire, hystérique et malsain » soulevé en « période électorale ».
« Supprimer les repas de substitution dans les cantines des écoles est une
hérésie », a estimé de son côté le grand rabbin Korsia dans une déclaration
écrite à l’AFP.
« Il y a toujours eu dans les cantines plusieurs menus proposés. Cette offre
de choix doit permettre à chacun de manger ou non de la viande, tout en
empêchant la stigmatisation d’élèves selon leurs convictions personnelles ou
religieuses, comme l’a par ailleurs rappelé l’Observatoire de la laïcité en
décembre dernier », a fait valoir le chef religieux de la première communauté
juive d’Europe.
« Nul besoin de polémiquer, ni de légiférer. Cela ne contrevient en rien au
principe de laïcité, au contraire. La laïcité, c’est vivre ensemble en
préservant la liberté de chacun dans le respect de l’autre et du droit »,
a-t-il conclu.
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