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Toulouse, 19 mars 2015 (AFP) – Le ministre de l’Intérieur, Bernard
Cazeneuve, et l’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, on dit jeudi soir à
Toulouse leur amour à la communauté juive meurtrie par les attentats
antisémites.
Lors de la soirée d’hommage aux 7 victimes, militaires et juifs, tués en
mars 2012 par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban, les deux responsables
politiques ont conjuré les Juifs, à quelques minutes d’intervalle, de ne pas
quitter le pays pour trouver plus de sécurité ailleurs, particulièrement en
Israël.
« Vous appartenez à l’Histoire de la France, ses malheurs, son miracle: la
France ne serait pas la France sans la présence du judaïsme et des Juifs de
France » a déclaré M. Sarkozy.
Comme en écho le ministre de l’Intérieur a lancé au 1500 présents :
« Partir, quitter la France offrirait une insupportable victoire posthume aux
assassins ».
« A travers vous, la France est attaquée, si vous partez c’est la France qui
se met à genoux », a ajouté le ministre.
Le président de l’UMP, comme M. Cazeneuve ont été ovationnés en soulignant
leur volonté de protéger les juifs contre les antisémites, avec les forces de
police, de gendarmerie et l’armée .
« Nous n’entendons pas céder à l’effroi que veulent semer les terroristes et
resterons debout comme l’a démontré la mobilisation du 11 janvier » a réaffirmé
M. Cazeneuve.
Relevant de son côté que la mobilisation n’avait pas été de la même ampleur
après l’assassinat de 3 enfants juifs et d’un adulte par Mohamed Merah le 19
mars 2012, Nicolas Sarkozy n’a pas pour autant rompu le consensus de cette
soirée de souvenir.
« C’est parce qu’à quelques jours de l’élection présidentielle personne n’a
voulu prendre une initiative risquant de constituer une récupération: On ne
récupère pas la mort de trois enfants, on la pleure, c’est l’honneur de tous
les candidats », a lancé Nicolas Sarkozy.
Le président de l’UMP a réaffirmé que sa formation voterait le projet de
loi présenté jeudi par le gouvernement sur le renforcement du renseignement.
M. Cazeneuve s’en est réjoui soulignant que « quand l’essentiel est en jeu les
Républicains doivent s’exprimer d’une seule et même voix ».
Le ministre a réaffirmé que le gouvernement serait « sans concession a
l’égard de la haine s’exprimant sur internet avec la sensation qu’ on peut se
dissimuler derrière des adresses IP pour déployer sa haine sans
conséquence ». « Bloquer ces sites c’est l’honneur de la France », a-t-il ajouté.
Le ministre a aussi souligné la détermination du gouvernement à s’assurer
que ceux qui sont partis faire le jihad en Irak et en Syrie « ne puissent pas
revenir sur le territoire sans qu’ils soient judiciarisés et que la justice
passe ».
L’ancien Président de la République, souvent adepte des phrases choc avait
formulé sa pensée de manière plus catégorique quelques minutes plus tôt en
déclarant: « Tous ceux qui sont partis faire le jihad, s’ils sont français,
c’est la prison quand ils reviennent, et s’ils sont binationaux, nous n’en
voulons pas sur le sol de la République ».
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