Paris, 13 mars 2015 (AFP) – Le polémiste Dieudonné a fait appel vendredi du
jugement qui a interdit le 4 mars la commercialisation du DVD de son spectacle
« Le Mur, » lequel avait été interdit de représentation en janvier 2014, a-t-on
appris auprès de son avocat, Me Sanjay Mirabeau.
Cet appel est suspensif, selon l’avocat.
Dans un jugement rendu le 4 mars, la 17e chambre civile du tribunal de
grande instance de Paris a ordonné le retrait du DVD, en vente sur le site de
Dieudonné et interdit sa commercialisation.
Saisi par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et
l’antisémitisme), le tribunal a jugé certains passages du DVD constitutifs de
provocation à la haine et à la violence raciale ou religieuse, d’apologie et
contestation de crimes contre l’Humanité, d’apologie des délits de crimes de
collaboration avec l’ennemi.
Dieudonné et les productions de la Plume ont en outre été condamnés à
verser solidairement 5.000 euros de dommages et intérêts à la Licra et 2.500
euros pour les frais de justice.
Début janvier 2014, plusieurs arrêtés avaient été pris pour interdire les
représentations du spectacle de l’humoriste, baptisé « Le Mur », dans plusieurs
villes.
Dieudonné M’bala M’bala, 49 ans, les avait contestés devant la justice
administrative, jusqu’au Conseil d’État, qui avait confirmé la validité des
arrêtés.
Le polémiste s’était ensuite engagé à ne pas reprendre les passages
attentatoires à la dignité humaine et de nature à provoquer à la haine et à la
discrimination raciale, mais le Conseil d’État avait de nouveau validé
l’interdiction d’une autre représentation.
Il n’a plus joué depuis ce spectacle, mais le DVD a été mis en vente sur le
site internet de Dieudonné à partir de la fin du mois de juillet 2014.
Dieudonné attend la semaine prochaine deux jugements du tribunal
correctionnel de Paris: mercredi pour son message « je me sens Charlie
Coulibaly », en référence à l’un des auteurs des attentats de Paris, qui lui
vaut d’être poursuivi pour apologie du terrorisme, et jeudi pour des propos
visant notamment le journaliste de France Inter Patrick Cohen.