PARIS, 02 sept 2013 (AFP) – L’imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), qui
affirme avoir été victime d’une agression en Tunisie dimanche va porter
plainte en France, a indiqué lundi à l’AFP son avocate, Me Samia Maktouf, qui
dénonce « un acte odieux contre la paix et la tolérance ».
L’avocat de son agresseur présumé, Me Pascal Garbarini, a quant à lui
radicalement contesté la version des faits rapportée par l’imam, l’accusant
d’instrumentalisation.
L’imam avait affirmé dimanche soir à l’AFP avoir été violemment frappé et
insulté par un homme en raison de sa proximité avec la communauté juive, alors
qu’il regagnait avec son épouse et deux de leurs enfants leur hôtel à
Gammarth, en Tunisie, où ils se trouvent en vacances.
« On a frappé un homme de foi, un homme de paix, que l’on a sali de propos
pétris de haine et d’antisémitisme », a déclaré à l’AFP Me Samia Maktouf.
« Il s’agit d’un acte odieux commis contre la paix et la tolérance au nom du
fanatisme et de l’obscurantisme », a-t-elle ajouté.
L’imam est connu pour ses prises de position contre l’islam intégriste et
ses rapports d’amitié avec la communauté juive, qui lui valent critiques et
menaces, largement relayées sur internet.
Me Maktouf a précisé qu’elle allait déposer plainte auprès du parquet de
Bobigny, en Seine-Saint-Denis, notamment pour agression et injures.
« La France espère que toute la lumière sera faite sur son agression », a de
son côté indiqué le ministère des Affaires étrangères. Le président de
l’Assemblée nationale et député PS de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone a
condamné une « lâche et honteuse agression ».
L’homme que l’imam accuse d’agression est un Français résidant en Suisse,
qui se trouvait en vacances dans le même hôtel avec sa fiancée, selon son
avocat, Me Garbarini, qui dénonce une « supercherie ».
« Mon client, reconnaissant l’imam dans le hall, lui a notamment dit qu’il
ne partageait pas ses idées, ce qui a énervé l’imam », a-t-il dit.
« L’imam est alors venu vers mon client pour le pousser. Mon client, qui
pratique les arts martiaux, n’a fait que l’immobiliser et le mettre à terre,
sans porter de coups », a-t-il ajouté.
Dénonçant une « instrumentalisation de cet incident », il a indiqué que le
père et la compagne de son client -qui est toujours en garde à vue en Tunisie-
envisageaient des poursuites judiciaires contre l’imam.
Habituellement escorté en France par le Service de protection des hautes
personnalités (SPHP), M. Chalghoumi a expliqué que les policiers n’avaient pu
le suivre pendant ses vacances car « la Tunisie ne voulait pas qu’ils entrent
(dans le pays) armés ».
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