La couverture des attentats à Charlie Hebdo et à l’HyperCacher en janvier dernier pose la question des dérives déontologiques des médias dans leur course au scoop.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a mis en évidence ces manquements.
Parmi les critiques faites aux médias au sujet des attentats terroristes des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, l’une vise directement BFM-TV à l’HyperCacher de Vincennes.
Le dérapage de Dominique Rizet sur BFMTV
La femme d’un otage a accusé la chaîne d’information en continu d’avoir mis en danger les personnes cachées dans la chambre froide de l’enseigne située au sous-sol en dévoilant leur présence en direct alors que Coulibaly regardait la chaîne depuis la superette.
En réponse, BFM-TV a contesté.
Pour cela, la chaîne a reconnu que son journaliste, Dominique Rizet, a mentionné à l’antenne et pendant le drame qu’une femme était cachée dans une chambre froide, mais, a déclaré son directeur de la rédaction Hervé Béroud, une source du RAID a indiqué au journaliste que les otages n’étaient plus en danger :
« A une occasion, le journaliste Dominique Rizet, en plateau, a évoqué une femme qui se serait cachée dans une chambre froide. Mais il l’a fait parce qu’il était en contact avec une personne du RAID sur place, qui lui avait dit que ces personnes-là n’étaient plus en danger car les forces d’intervention avaient pris position près de la chambre froide »
Sauf que le RAID met en cause Rizet et BFMTV et conteste cette version des faits.
Jointe par Le Monde, la direction du RAID a déclaré :
« Nous mettons en cause totalement cette version des faits. Et la meilleure chose, s’il veut prouver que sa version est vraie, serait que le journaliste donne sa source et qu’une enquête de l’inspection générale de la police nationale soit diligentée. »
Il est certain que les faits donnent raison au RAID car au moment ou le journaliste révèle la présence des otages cachés, on se situe deux heures avant l’assaut, et personne ne pouvait dire que les otages cachés dans la chambre froide étaient hors de danger.
« C’est assez bien joué de la part du journaliste, indique une source policière. Il dit qu’il a des tuyaux. Mais comme on ne connaît pas la source… »
Dominique Rizet diffuseur de bobards pour la course au scoop? On songe à Charles Enderlin, dont France 2 continue à couvrir le mensonge que l’enquête israélienne a débusqué.
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