haut banniere

Le président de la Licra demande à Netanyahu de cesser ses appels à rejoindre Israël

290285_photo-prise-le-31-janvier-2010-de-l-avocat-lyonnais-et-president-de-la-licra-alain-jakubowiczLe président de la Licra, principale association
de lutte contre l’antisémitisme en France, demande mercredi « respectueusement
mais fermement » au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de cesser
d’appeler les juifs d’Europe à rejoindre Israël, soulignant qu’il n’est pas
dans la tradition juive de « déserter ».
« Certes, un antisémitisme mortifère frappe à nouveau notre vieille Europe »,
écrit Alain Jakobuwicz dans une tribune publiée par Le Monde. « Mais au nom de
quoi les juifs européens et particulièrement les juifs français quitteraient
leur pays? »
« Ce n’est pas à eux de partir, mais aux salauds qui s’attaquent à eux. Il
n’est ni dans l’histoire ni dans la tradition juive de déserter », plaide
l’avocat.
« Je n’accepte pas l’idée que les juifs soient confinés dans un Etat, fût-il
le leur. La vocation d’Israël n’est pas de devenir le dernier village juif de
la planète », fait valoir le responsable associatif, qui précise s’exprimer ici
« à titre personnel ».
Alain Jakubowicz dit respecter ses « concitoyens qui font le choix de
l’aliyah », l’émigration juive vers Israël, qui a plus que triplé entre 2012 et
2014 depuis la France, devenue l’an dernier le premier pays de départs (6.658
migrants contre 1.923 deux ans plus tôt).
Mais « si leur nombre est en forte augmentation, comme les médias se
plaisent à le rappeler à satiété, il ne s’agit pas pour autant d’un exode »,
estime le président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme.
« Israël ne peut pas prospérer sur le malheur des juifs. La peur et le repli
ne peuvent être les ingrédients d’une aliyah harmonieuse », poursuit-il.
Actuellement en campagne électorale, Benjamin Netanyahu a agacé les
autorités françaises en janvier en lançant à la première minorité juive
d’Europe (un demi-million de membres), choquée par le quadruple assassinat de
l’Hyper Cacher, qu’Israël était son « foyer ». Malgré la vive réplique du
Premier ministre Manuel Valls, le chef du gouvernement israélien a récidivé
dimanche en disant aux juifs d’Europe, après l’assassinat d’un homme devant
une synagogue à Copenhague, qu’Israël les attendait « à bras ouverts ».
Son cabinet a approuvé dans la foulée un plan spécial de 180 millions de
shekels (41,1 millions d’euros) pour favoriser l’aliyah des juifs français,
belges et ukrainiens. D’autres plans vont suivre car c’est à une « immigration
de masse » qu’Israël se prépare, a-t-il assuré.
bfa/ger/nm

About The Author

Related posts

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *