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Copenhague : un suspect d’origine palestinienne au lourd passé de délinquant

2875-100231401Omar El-Hussein, un Danois de 22 ans
d’origine palestinienne désigné dans les médias comme l’auteur des deux
fusillades meurtrières à Copenhague, a accumulé les actes de délinquances
avant de se radicaliser et d’être influencé par l’islamisme.
S’il est bien l’homme qu’ils ont abattu dimanche dans la nuit, les
enquêteurs devront comprendre comment il a pu semer la terreur armé d’un
fusil-mitrailleur, deux semaines après avoir fini de purger une peine pour une
agression au couteau.
Ceux qui l’ont connu, dont une ancienne camarade de classe, l’ont décrit
comme quelqu’un d’intelligent et de serviable, mais avec une face sombre. Il
paraissait impulsif, trait de caractère que sa toxicomanie a pu empirer, et
était un musulman pratiquant.
« Il avait parfois un comportement assez agressif, mais sinon il était
gentil et très intelligent. Il avait de bonnes notes à l’école, avait des amis
et était un bon camarade », a affirmé à l’AFP Julie, qui l’a connu au lycée.
Omar El-Hussein est né à Copenhague de parents palestiniens, qui avaient
rejoint le Danemark via un camp de réfugiés en Jordanie, selon le quotidien
Politiken.
Cette histoire douloureuse d’une famille chassée de chez elle par les
conflits semble avoir modelé sa vision du monde.
« Il adorait discuter de l’islam. En particulier, il débattait souvent du
conflit israélo-palestinien. Il n’avait pas peur de dire qu’il détestait les
Juifs », a raconté un autre ex-condisciple au journal Ekstra Bladet.
Pour autant, rien ne laissait présager à ceux qui l’ont fréquenté qu’il
irait jusqu’à cibler les participants à un débat sur l’islamisme et la liberté
d’expression, puis une synagogue, tuant deux personnes.
Julie, qui se décrit comme à motié  chrétienne et à moitié musulmane, se
souvient qu’il s’était précipité pour l’aider après qu’une voiture l’eut
renversée pendant l’automne 2013. « Il a couru jusqu’à moi et m’a aidée à me
rendre au lycée ».
Trois jours plus tard, Omar El-Hussein, qui selon des sources policières
citées par des médias danois était lié à des groupes de délinquants de la
capitale danoise,     avait poignardé plusieurs fois à la jambe un jeune homme
de 19 ans, dans une gare de  Copenhague.
Il avait été placé en détention provisoire puis condamné à deux ans de
prison avant d’être libéré fin janvier 2015.
Selon les médias, le jeune homme était capable d’obtenir de bonnes notes
quand il s’en donnait la peine. Il pratiquait aussi assidument la boxe thaï.
Mais « il a fini par avoir de mauvaises fréquentations, vraiment mauvaises »,
dit une autre connaissance à Politiken, qui se souvient que sa consommation de
cannabis l’a entraîné dans un milieu de délinquants peu recommandables. « Il
est tombé dans un piège ».
La police affirme que le tireur était connu pour port illégal d’armes et
violences.
Les mois passés en prison semblent être un tournant dans sa destinée. Selon
le quotidien Berlingske, c’est là qu’il affirme pour la première fois qu’il
veut aller combattre en Syrie. Il est de ce fait placé sur une liste de
personnes à surveiller par les services de renseignement.
« Je pense qu’il a un profil plutôt typique », a commenté un chercheur
spécialiste du terrorisme du King’s College de Londres, Hans Brun.
« Il a eu des problèmes dans sa vie, mais il n’a jamais été accepté parmi
les caïds du crime organisé. Il a fait des séjours en prison, mais n’a jamais
été parmi les durs de durs », a-t-il expliqué à l’AFP.
Il n’est apparemment jamais allé en Syrie ou en Irak.
« Les voyages à l’étranger ne sont pas une condition nécessaire pour devenir
dangereux. On peut très bien être radicalisé tranquillement chez soi. Comme
[L’extrémiste de droite norvégien Anders Behring] Breivik l’a été », souligne
M. Brun.
bur-ph/hh/sym

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