La population plus modérée s’insurge contre « l’iranisation, voire la « daeshisation » de la ville
Le Comité pour la Pureté du Camp, un groupe ultra-orthodoxe juif radical, a publié récemment un document intitulé « Instructions spécifiques pour les annonceurs » qui vise à imposer des restrictions strictes aux journaux ultra-orthodoxes de Beit Shemesh ( une localité proche de Jérusalem), rapporte le site israélien Ynet.
Il stipule que toutes les publicités doivent être soumises à l’approbation spécifique d’un « inspecteur » représentant la « brigade de la chasteté. »
Les journaux ne doivent notamment pas reproduire des photos ou silhouettes de jeunes filles, des hommes vantant différents produits, des perruques de femmes …. En outre, un lit double ne peut être représenté que s’il est séparé en deux par un meuble, les « vêtements personnels » et les cosmétiques ne devant pas prendre plus d’un quart de la page.
Selon le Comité, les journaux de Beit Shemesh ne doivent pas publier d’annonces pour les cours d’arts martiaux, de conduite pour les femmes et les étudiants de la yeshiva (école talmudique), de théâtre et de chant. Il ne pourra être fait mention des conseillers matrimoniaux qu’après approbation des rabbins de la ville.
La mention des événements de chants, notamment hassidiques est également interdite dès lors qu’ils incluent des femmes.
Des restrictions supplémentaires concernent les publicités relatives aux locations de chambres d’hôtel, aux vacances pour les femmes, piscines, plages, magasins dans les zones non-ultra-orthodoxes ou attractions.
Il ne peut en outre être fait mention de centres commerciaux, de certains restaurants, des entreprises ne respectant pas le Shabbat.
Le groupe radical cherche également à dicter la terminologie utilisée par les annonceurs. Notamment, ils ne doivent pas utiliser le terme « spirituel » pour des besoins marketing. Les prénoms de femmes ne peuvent être utilisés. La mention de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement nécessitent une approbation du superviseur. Le comité interdit également l’utilisation de « noms d’hommes dans les produits de femmes et les termes académiques ou ceux relatifs à l’armée et à la police.
La population orthodoxe en alerte contre « l’iranisation de Beit Shemesh »
La population orthodoxe modérée de la ville a confié aux médias être terrorisée face à cette dérive fanatique. » Des menaces claires sont proférées contre les propriétaires de journaux. Ils disent que ceux qui n’obéiront pas seront personnellement et professionnellement persécutés » selon l’un des habitants. « C’est la continuation de l’iranisation de Beit Shemesh, pour ne pas mentionner son ISISisation. »
« Il y a beaucoup d’argent impliqué dans ce domaine. Par exemple, les milliers de shekels payés par les journaux » afin de rémunérer le superviseur, affirme un membre bien connu de la communauté orthodoxe.
« Ce sont les mêmes personnes qui ont battu des soldats, brûlé les magasins de vêtements ‘impudiques’ pour les femmes » a-t-il ajouté. « Il est temps pour le département des affaires juives de la Direction des services de sécurité intérieure (Shin Bet) de s’occuper d’eux »
Le rabbin et avocat Uri Regev,directeur de l’organisation Hiddush ( Liberté de culte pour Israël), a déclaré: « Il doit être clair pour les habitants de la ville que s’ils ne se révoltent pas contre le superviseur de la chasteté et ses partenaires, cette série de règles complètement folles ne sera qu’un début ».
« Il faut avoir un esprit tordu pour imposer toutes ces restrictions (…) Cela soulève la question de savoir s’il s’agit de personnes vertueuses pensant à la pudeur jour et nuit, ou s’il est temps de les faire soigner », a-t-il ajouté.
Le 12 janvier 2015, un journal ultra-orthodoxe juif avait fait scandale en supprimant les femmes de la photo des dirigeants politiques présents à la marche du 11 janvier à Paris faisant suite aux attaques terroristes de Charlie Hebdo et du supermarché Hypercacher (la chancelière allemande Angela Merkel, mais aussi Federica Mogherini, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, ainsi qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris).
