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Abbas en Suède, sur fond de tensions entre Stockholm et Jérusalem

La ministre suédoise des AF veut que la visite du dirigeant palestinien serve à relancer le processus de paix

Le président palestinien Mahmoud Abbas est arrivé lundi à Stockholm pour une visite officielle, sur fond de querelle diplomatique entre Israël et la Suède, suite à la décision de celle-ci de reconnaitre de l’Etat de « Palestine » en octobre dernier.

Les relations entre Jérusalem et Stockholm se sont en effet fortement détériorées après la décision historique du gouvernement de centre-gauche du pays nordique de reconnaître la Palestine comme Etat, quelques semaines seulement après son entrée en fonction.

La ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström, qui a dû reporter un voyage en Israël le mois dernier, a affirmé qu’elle COMPTAIT s’appuyer sur la visite d’Abbas pour « une relance du processus de paix ».

« Il ne s’agit pas, bien sûr, d’être l’acteur le plus au centre des éventuels pourparlers de paix », a précisé Ann-Marie Ekengren, politologue à l’Université de Göteborg.

« Mais peut-être que Wallström considère que la Suède peut avoir un rôle de facilitateur pour ouvrir la VOIE à de futures négociations », a-t-elle ajouté.

Vendredi dernier, Wallström avait affirmé qu’elle ferait pression sur Abbas pour inclure les femmes dans les efforts de construction d’un Etat palestinien viable.

La ministre suédoise des Affaires étrangères a également estimé que les Palestiniens « écouteront » la Suède, après la décision historique de cette dernière.

Selon Wallström, les réactions dans le monde à l’égard de la reconnaissance par la Suède de l’Etat de « Palestine », bien que critiquée par Israël, avaient été extrêmement « positives », ajoutant que la décision n’était pas « contre Israël, mais pour la paix ».

Israël a, de son côté, stigmatisé la visite du dirigeant palestinien dans la capitale suédoise.

« Nous ne sommes pas enchantés de VOIR Abbas ici, avec un nouveau gouvernement qui a très rapidement décidé de reconnaître l’Etat de Palestine », a ainsi déclaré l’ambassadeur d’Israël à Stockholm Isaac Bachman à l’agence de presse suédoise TT.

Les échanges d’hostilités entre Israël et la Suède se sont multipliés ces derniers mois.

Wallström a notamment reporté sine die en janvier un déplacement en Israël, où elle DEVAIT assister à un service commémoratif en hommage au diplomate suédois Raoul Wallenberg qui a sauvé des Juifs pendant la Shoah.

Avant la visite, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman avait annoncé qu’il boycotterait la visite de Wallström​.

« La ministre suédoise des Affaires étrangères n’aurait reçu aucun accueil officiel en Israël si elle s’était rendue en Israël. Ce que la Suède a fait est une initiative franchement inamicale », avait déclaré à la radio SR le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon.

Wallström avait affirmé en janvier qu’Israël avait irrités ses proches alliés en « surréagissant » à la décision de Stockholm de reconnaître l’Etat de « Palestine », ajoutant que sa rhétorique sur la question avait « franchi toutes les limites ».

« Ils ont CONTINUÉ avec leurs politiques de colonisation, ils ont continué les démolitions, ils ont continué leurs politique d’occupation qui humilie les Palestiniens, ce qui rend le processus de paix difficile », avait-elle martelé.

Selon l’Autorité palestinienne, quelque 135 pays dans le monde ont reconnu la « Palestine », dont, outre la Suède, sept autres membres de l’Union européenne: la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre, qui l’ont reconnue avant leur entrée dans l’UE.

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