Obama reconnait avoir un « différend » avec Netanyahou, qui persiste à vouloir se rendre à Washington
Des élus démocrates américains ont lancé lundi une pétition exhortant le Président républicain de la Chambre, John Boehner, de reporter le discours prévu du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou DEVANT le Congrès américain le 3 mars au sujet de la question nucléaire iranienne.
Plus tôt lundi, le président américain, Barack Obama, a reconnu avoir « un vrai différend » avec Israël au sujet de l’Iran, surtout depuis que le Premier ministre israélien a annoncé qu’il allait venir s’exprimer Congrès, où des élus menacent d’adopter de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Netanyahou a quant à lui réaffirmé lundi sa détermination à prononcer ce discours, « malgré les pressions exercées sur lui ».
Les représentants Keith Ellison, Steve Cohen et Maxine Waters, qui recueillent les signatures pour la lettre ADRESSÉE à M. Boehner, ont affirmé qu’«en tant que membres du Congrès qui soutiennent Israël, nous sommes inquiets (de constater) qu’il semble que vous utilisez un dirigeant étranger comme outil politique contre le président », peut-on lire dans le journal Bloomberg.
La Maison blanche a fait part de son irritation à la suite de l’annonce de l’invitation lancée par les Républicains au Premier ministre israélien à prononcer un discours au Congrès sur le nucléaire iranien.
Ce mécontentement s’est notamment traduit par l’annonce que le vice-président américain Joe Biden sera absent lors du discours. Le président Barack Obama a pour sa part annoncé qu’il ne RENCONTRERAIT pas Netanyahou en pleine campagne électorale deux semaine avant les législatives en Israël.
« Même si Angela Merkel avait demandé à venir deux semaines avant les élections, je n’aurais pas été d’accord », a-t-il dit.
Des hauts fonctionnaires de la Maison Blanche avaient par ailleurs fait savoir, un peu plus tôt dans l’après-midi, qu’une offre avait été proposée au Premier ministre israélien: annuler son discours public DEVANT le Congrès pour rencontrer à la place, les hauts-responsables du Sénat américain.
Bras de fer entre Netanyahou et Obama
La visite du Premier ministre israélien – dont la mésentente avec le président américain est notoire – intervient en plein bras de fer entre la Maison Blanche et le Congrès sur le dossier iranien.
Une bonne partie des élus américains sont favorables à l’adoption de sanctions contre Téhéran avant même la conclusion des négociations internationales sur le nucléaire iranien. Obama a clairement indiqué qu’il opposerait son veto à de nouvelles sanctions. Or Netanyahou est un grand pourfendeur du programme nucléaire que l’Iran proclame purement civil.
En Israël, plusieurs chefs de file de l’opposition centriste et de gauche, ainsi que de nombreux commentateurs ont multiplié les appels à Benyamin Netanyahou à annuler son discours pour ne pas fragiliser la « relation spéciale » entre les Etats-Unis et Israël.
En outre, près de la moitié des Israéliens pense que le Premier ministre doit annuler son discours DEVANT le Congrès américain, a rapporté la radio militaire lundi matin, précisant cependant que, pour 63% d’entre eux, si Netanyahou allait de l’avant avec son allocution, cela ne changerait pas leur intention de vote.
Interrogés par la radio militaire israélienne sur la question de savoir si ce VOYAGE à Washington affecterait leur vote; 19% des répondants ont affirmé qu’ils seraient moins susceptibles de voter pour Netanyahou alors que pour 12%, cela renforcerait leur opinion favorable.
Netanyahou a cependant rejeté toutes ces pressions en expliquant qu’un « mauvais accord est en préparation avec l’Iran qui va mettre en danger l’existence de l’Etat d’Israël. Il est de mon devoir de tout faire pour l’empêcher ».
« Depuis la création de l’Etat d’Israël jusqu’à aujourd’hui, il y a eu des divergences defond entre Israël et les Etats-Unis, mais nous relations sont restées solides et il en sera de même cette fois-ci », a prédit le Premier ministre.
En novembre, l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) se sont entendus pour parvenir d’abord à un accord politique avant la date butoir du 31 mars et ensuite en finaliser les détails techniques pour un accord global avant le 1er juillet. Mais ces négociations piétinent, laissant craindre une nouvelle extension des discussions, déjà prorogées à deux reprises