Le Premier ministre français Manuel Valls a appelé lundi la majorité et l’opposition à rester « extrêmement lucide(s) » face au « véritable danger » représenté par le Front National (FN, extrême droite), après la courte victoire du PS Frédéric Barbier face au FN à l’élection législative partielle dans le Doubs.
« Il faut être extrêmement lucide »! Le Front National « représente un véritable danger surtout quand en face, la digue n’est pas suffisamment solide pour contenir une formation politique qui n’épouse pas les valeurs de la République », a déclaré le Premier ministre sur Europe 1, estimant que le « ni-ni » (ni FN, ni PS), prôné par une partie de l’UMP en cas d’élimination, n’était « pas responsable ».
« Quand on est un grand parti, qui a gouverné et qui vise à gouverner, on prend ses responsabilités. Appeler à s’abstenir ou à voter blanc ça n’est pas une position politique », a critiqué M. Valls alors que l’UMP s’est divisée sur l’attitude à adopter après l’élimination de son candidat dès le premier tour.
« Si dans l’avenir, comme ça a été le cas en 2002, pour une élection locale ou une élection nationale, j’ai à choisir entre un candidat de l’UMP et un candidat du Front national, je n’hésiterai jamais, pas une seconde », a assuré le Premier ministre.
« Face a une formation qui tourne le dos à ce qu’est profondément la France, qui par ses propositions, je pense notamment à la sortie de l’euro, mettrait la France dans un désastre économique, il faut prendre toujours ses responsabilités », a-t-il répété, insistant: « Quand il s’agit des valeurs de la République on ne transige pas ».
« Nous sommes sur le fil du rasoir », a-t-il dit, « d’où la responsabilité qui est la nôtre, celle du président de la République, du gouvernement, de la majorité mais d’une manière générale, des responsables politiques ».
« Soit nous allons vers une réponse autoritaire, dure, qui tourne le dos à ce que nous sommes, qui fracture davantage notre pays, et là c’est le Front national et une partie de la droite qui proposent cette solution, soit il y a une réponse républicaine, particulièrement ferme quant il s’agit de lutter contre l’insécurité, le terrorisme, pour défendre bien évidemment nos valeurs et notamment la laïcité », a-t-il poursuivi.
Pour répondre à la « crise de confiance », Manuel Valls souhaite « brandir les valeurs de la République », et pas seulement lutter contre l’insécurité ou le chômage. »Pendant des années, nous avons laissé la nation, la patrie, la laïcité, la République, à d’autres, à la droite extrême ou à l’extrême droite », a-t-il regretté.