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La femme de l’une des victime de Hypercacher Philippe Braham Temoigne

Philippe Braham est l’une des quatre victimes d’Amedy Coulibaly. Tué lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher, à Paris, il laisse derrière lui une femme, et quatre enfants. Sous le choc, mais déterminée à ne pas fuir, Valérie, son épouse, témoigne.
Valérie Braham, épouse d'une des victimes d'Amedy Coulibaly.

 « Ma vie, aujourd’hui, elle est brisée ». Le ton est las mais ferme. Valérie Braham se souviendra à jamais du 9 janvier 2015, date à laquelle elle a perdu son époux, Philippe. Il est l’une des quatre victimes d’Amedy Coulibaly, tué dans l’Hyper Cacher, porte de Vincennes à Paris. Un attentat qui a ému la France, et détruit des familles.

« J’ai l’impression que c’est arrivé hier. Je ne réalise pas du tout », confie à BFMTV cette mère de quatre enfants, encore sous le choc. « Je n’attends qu’une chose, c’est qu’il vienne toquer à la porte et qu’il me dise: ‘Valérie, je te raconte pas ce qui m’est arrivé, une histoire pas croyable' ». Alors que son regard se perd quelque part au loin, elle reprend avec la même tristesse: « Ca va prendre du temps à avaler tout ça. Ca va prendre du temps. »

« Tout va redevenir comme avant, mais pas pour moi »

« Ce qui me travaille beaucoup, c’est à quoi il a dû penser avant. J’imagine qu’il a dû avoir peur, qu’il a dû penser aux enfants et à moi, et ça, c’est quelque chose qui me perturbe », explique-t-elle sur le même ton, toujours ferme. Deux semaines après l’assassinat de son époux, elle a choisi de prendre la parole. Son visage, tiré, traduit sa douleur. Mais dans ses mots, aucune trace de sanglots.

« Les gens vont continuer leur vie. Tout va redevenir comme avant pour tout le monde… Mais par pour moi et pour les autres victimes. Moi, ma vie aujourd’hui, elle est brisée. Je pensais toujours que j’allais vieillir auprès de mon mari. Bah c’est pas le cas. »

« Dans une peur perpétuelle »

Bien qu’endeuillée, Valérie Braham reste déterminée et ne compte pas fuir face à la menace qui pèse sur sa communauté. Quand elle « voit tout ce qu’il (l’Etat) a déployé au niveau sécurité », elle se sent rassurée. Mais pour combien de temps? « Une fois que l’histoire sera mise de côté, ça n’empêchera pas d’autres terroristes de recommencer. »

Pour elle, chaque jour est synonyme d’inquiétude, d’effroi. En emmenant ses enfants à l’école, Valérie Braham ne peut s’empêcher de scruter la rue pour vérifier qu’elle n’est pas épiée. « On ne peut pas rester comme ça, dans une peur … perpétuelle. […] Non, ce n’est pas vivable. »

« Je ne veux pas fuir »

« Angoissée, stressée. » C’est ainsi que se réveille chaque jour celle qui se qualifie de « bonne mère juive ». Mais lorsqu’on lui demande si elle envisage de quitter la France pour Israël, la réponse est catégorique: « Non. » « Je suis Française, je suis née ici, je vis ici depuis presque 40 ans, affirme Valérie Braham, déterminée. C’est mon pays et le pays de mes enfants. C’est ici ma vie. Bien sûr que ça traverse l’esprit, mais pas au point de tout quitter pour partir, et surtout pas parce qu’il y a des menaces. Je ne veux pas fuir. (…) Je reste. »

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