Paris, 14 jan 2015 (AFP) – Les associations reçues mercredi par Najat Vallaud-Belkacem veulent aider l’école à lutter contre le racisme et l’antisémitisme, mais réclament des moyens.
La ministre de l’Éducation nationale consulte cette semaine la communauté éducative en vue d’une « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », suite aux incidents dans les établissements scolaires après les attentats qui ont endeuillé la France la semaine dernière.
« Il y a des professeurs qui n’ont plus les moyens de se battre contre ces sujets et qui au fond baissent les bras », a estimé lors d’un point presse Antoine Spire, vice-président de la Licra.
« Nous avons les forces humaines » pour intervenir dans les établissements et aider les enseignants. « Le problème c’est que nous n’avons pas les moyens », a-t-il indiqué.
Le gouvernement dit « qu’il va donner suite » aux événements, « des moyens, une impulsion (…) S’ils le font, je m’en réjouirai. Je ne suis pas sûr à 100% qu’ils vont le faire », a-t-il précisé.
« On a besoin d’argent, tout simplement », a renchéri Dominique Sopo, président de SOS Racisme. « On ne peut pas faire un travail sérieux lorsque des structures nationales n’ont même pas le budget d’une MJC, comme SOS Racisme et beaucoup d’associations » reçues mercredi, a-t-il dit.
« Soit on met de l’argent là, soit on laisse des réseaux extrêmement douteux être financés par l’extérieur pour faire du prosélytisme communautariste ».
Il a aussi déploré un « environnement où des élus locaux ont fait le jeu de la carte identitaire religieuse. Lorsqu’on dit aux jeunes +vous avez une seule identité, musulman+, il ne faut pas s’étonner que les extrémismes prennent le devant de la scène ».
Samuel Thomas, de la Fédération nationale de la maison des potes, a plaidé pour le rétablissement de la semaine nationale d’éducation contre le racisme, et pour des publications antiracistes accessibles aux élèves soutenues par le ministère.
Pour lui, il faut rappeler aux jeunes qu’il y a eu dans l’histoire des
combats menés contre le racisme qui ont « été victorieux », comme l’abolition de l’esclavage.
« J’ai le sentiment qu’il faut tout recommencer », a déploré Sacha
Reingewirtz, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). « Il existe des théories du complot sur internet », affirmant que « ce qui cause tous les malheurs, c’est les juifs. Les enseignants ne sont pas suffisamment formés sur cette question ».