Paris, 13 jan 2015 (AFP) – François Hollande a rendu hommage mardi aux trois policiers tués la semaine dernière par les auteurs des attentats, ces policiers « morts pour que nous puissions vivre libres ».
« La France toute entière partage votre douleur et votre peine », a déclaré le chef de l’Etat, s’adressant aux familles des victimes lors de son hommage dans la cour de la Préfecture de police de Paris.
« Clarissa (Jean-Philippe), Franck (Brinsolaro), Ahmed (Merabet) sont morts pour que nous puissions vivre libres. C’est ce que des centaines de milliers de nos concitoyens ont voulu exprimer dimanche partout en France en se levant en masse pour partager votre chagrin, pour affirmer leur attachement à la liberté, à la démocratie, à la fraternité, pour délivrer un message de gratitude aussi aux forces de l’ordre », a déclaré le chef de l’Etat.
M. Hollande a rendu hommage à ces trois policiers, détaillant leurs origines et leurs carrières et a prononcé un éloge de la laïcité « qui fait que dans notre pays, toutes les croyances sont respectées, toutes les religions sont protégées, tous les citoyens, qu’ils croient ou qu’ils ne croient pas, vivent ensemble la laïcité pour laquelle (un des trois policiers) Ahmed Merabet est tombé ».
« Lui savait mieux que quiconque que l’islamisme radical n’a rien à voir avec l’islam et que le fanatisme tue des Musulmans. C’est vrai en Afrique, c’est vrai en Irak, c’est vrai en Syrie. C’est vrai en France », a ajouté le chef de l’Etat.
« Son sacrifice est aussi une leçon pour refuser les amalgames, pour écarter les confusions, pour repousser les stigmatisations, pour dénoncer les actes antimusulmans qui sont autant d’atteintes à la République », a-t-il encore dit en parlant de ce « Français de confession musulmane ».
« La menace est encore là, de l’extérieur comme de l’intérieur », a également averti le chef de l’Etat pour qui, par ailleurs, « nous devons être intraitables devant l’apologie du terrorisme et ceux qui s’y livrent ».
De premières condamnations, lourdes, ont été prononcées ces derniers jours en France contre des personnes qui avaient salué les actes terroristes de la semaine dernière.
Avant son discours, le président, le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, visiblement émus, avaient échangé quelques mots avec les familles des victimes.
De nombreuses personnalités étaient présentes, notamment les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, et des personnalités de gauche (la maire de Paris Anne Hidalgo, le président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone) ou de droite (l’ancien Premier ministre François
Fillon, l’ancien ministre de l’Intérieur François Baroin, la numéro 2 de l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet).
Cette cérémonie était par ailleurs retransmise sur un écran géant disposé sur une place non loin de la Préfecture de police.
Ahmed Merabet, Franck Brinsolaro et Clarissa Jean-Philippe ont été tués la semaine dernière par les auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo et de la prise d’otages de la porte de Vincennes. Ils ont été faits à titre posthume chevaliers de la Légion d’honneur par le chef de l’Etat.
Un hommage national à l’ensemble des victimes des attentats sera rendu la semaine prochaine dans la cour d’honneur des Invalides, a-t-on appris mardi de source gouvernementale.
Au même moment, en Israël, débutaient les funérailles des quatre citoyens juifs tués vendredi dans la prise d’otage de l’Hyper Casher. La France y est représentée par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal.