Les députés UMP envisagent de ne pas participer
au vote sur la reconnaissance d’un État palestinien le 28 novembre, critiquant
la proposition de résolution socialiste notamment sur un « problème de
constitutionnalité », a déclaré mardi Christian Jacob.
« A ce stade, nous sommes plutôt pour ne pas participer au vote, mais on va
d’abord poser le débat sur un problème de constitutionnalité », a déclaré le
président du groupe UMP de l’Assemblée, lors d’une conférence de presse.
La proposition PS, qui « invite le gouvernement français à reconnaître
l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit », pose
« trois problèmes », à commencer par sa conformité à la Constitution, « qui ne
permet pas par une résolution de donner une injonction au gouvernement ».
Autre reproche: cette proposition de résolution parlementaire marque « un
affaiblissement de plus de la parole présidentielle », parce que c’est « au chef
de l’État, qui est le chef des armées et de la diplomatie, de prendre
position ». « Soit il est favorable à la reconnaissance d’un État palestinien et
il assume ses responsabilités, soit il ne l’est pas et il l’assume aussi. Mais
il ne joue pas avec sa majorité en demandant au groupe PS d’aller déposer une
résolution en catimini », a lancé M. Jacob, dont le groupe pourrait se diviser
sur le sujet.
Cette proposition de reconnaissance d’un État palestinien contredit aussi,
selon lui, « la position constante de la France, qui a toujours été pour la
reconnaissance de deux États au terme d’un processus de paix ». « La résolution
telle que présentée inverse les choses avec la reconnaissance d’un État qui
déboucherait sur un processus de paix. C’est faire une erreur », a jugé
l’ancien ministre UMP.
De leur côté, les députés FG « feront la fête si la proposition de
résolution est adoptée ».
« C’est un des combats historiques des députés communistes et du Front de
gauche. Que cela arrive à l’Assemblée c’est un geste fort et ça a une
dimension historique », a souligné leur chef de file André Chassaigne.
La proposition de résolution est actuellement soumise à la signature des
députés PS et devrait être déposée par leur chef de file Bruno Le Roux d’ici à
la fin de la semaine.
Le texte reconnaît « l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif
du conflit permettant l’établissement d’un État démocratique et souverain de
Palestine, vivant en paix et en sécurité avec Israël, sur la base des lignes
de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États, réciproquement
reconnus ».
Il souligne que « la solution des deux États, promue avec constance par la
France et l’Union européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine
aux côtés de celui d’Israël ».
La proposition française n’a pas de portée contraignante. Mais sa portée
symbolique est réelle, surtout venant d’un pays qui, au sein d’une Europe
paralysée, se targue d’avoir toujours eu un rôle précurseur sur le dossier
israélo-palestinien.
Le Congrès des députés espagnols (chambre basse) doit aussi se prononcer
mardi sur une motion présentée par l’opposition socialiste demandant au
gouvernement conservateur de reconnaître l’État palestinien.
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