Une équipe arabe de première division va
être sanctionnée pour avoir rendu hommage sur le terrain à un ancien député
israélien soupçonné d’espionnage au profit du Hezbollah, a-t-on appris lundi
auprès de la fédération israélienne de football.
L’équipe du Bnei Sahnin, une ville arabe israélienne de Galilée, est
accusée d’avoir organisé samedi avant le début d’un match à domicile contre
l’Hapoel Tel-Aviv, un hommage à Azmi Bichara, un ancien député arabe israélien
soupçonné par Israël d’avoir espionné au profit du Hezbollah, et désormais
réfugié au Qatar, le principal sponsor du Bnei Sahnin.
La fédération a annoncé qu’elle prendra des sanctions contre le club lors
d’une audience fixée à mercredi prochain pour « conduite inappropriée » et
« prise de position politique sur des sujets controversés sur le terrain » .
Ces sanctions peuvent aller de la simple amende, à l’expulsion de la
première division dans laquelle joue cette année l’équipe Bnei Sahnin, ajoute
un communiqué de la fédération.
Ce club, fondé en 1991 avait remporté son premier trophée national en 2004.
Ses joueurs, comme ses supporters, sont majoritairement des arabes israéliens,
les descendants de 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la
création de l’Etat hébreu en 1948.
« Une ligne rouge »
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, un
ultra-nationaliste habitué aux déclarations fougueuses contre les arabes
israéliens accusés de manquer de loyauté à Israël, a appelé sur Facebook la
direction du club à « envisager d’aller jouer dans les ligues palestiniennes ou
qataris ».
Limor Livnat, la ministre israélienne de la Culture et des Sports, a
également estimé qu’une « ligne rouge » avait été franchie samedi soir lors de
cette cérémonie.
Le président du club, Mohammed Abou Yonas s’est pour sa part défendu
d’avoir fait entrer un quelconque conflit politique sur le gazon expliquant
que l’ancien député arabe israélien réfugié au Qatar avait simplement permis
d’aider le club a récolter des financements au Qatar.
« On se moque de la politique, Bichara est un docteur, pas un politicien, et
en plus il a simplement aidé pour la médiation (avec le Qatar NDLR), l’argent
ne vient pas de lui », a déclaré M. Abou Yonas dans une interview au journal
Yediot Aharonot.
L’ancien député et président du parti arabe israélien Balad, Azmi Bichara,
avait à plusieurs reprises nié avoir transmis des informations au mouvement
chiite libanais pour l’aider à orienter ses tirs de roquettes contre Israël
lors de la guerre de 2006.
Contacté par l’AFP, le club Bnei Sahnin restait lundi injoignable.
dar/adc