Le numéro deux en
exil du Hamas palestinien Moussa Abou Marzouk a affirmé jeudi que sa formation
pourrait être contrainte de négocier directement au Caire avec Israël à
l’occasion des prochaines discussions sur une trêve à long terme.
Mais un ministre israélien a aussitôt rejeté toute possibilité de
négociations directes avec la formation islamiste palestinienne qui contrôle
la bande de Gaza.
Israël et le Hamas ont toutefois négocié indirectement par l’intermédiaire
de l’Egypte et conclu le 26 août un accord de cessez-le-feu, mettant fin à
cinquante jours de guerre qui ont fait plus de 2.140 morts côté palestinien et
73 côté israélien.
Ils se sont donné un mois pour reprendre les discussions au Caire en vue de
régler des questions de fond et transformer le cessez-le-feu en trêve durable.
Interrogé sur une possible négociation directe avec Israël, Moussa Abou
Marzouk a affirmé que « si la situation reste comme elle est actuellement, le
Hamas pourrait être amené à le faire ».
Il s’exprimait sur la chaîne palestinienne Al-Quds et faisait allusion à la
situation humanitaire et au blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza.
Selon les arrangements conclus après la guerre, Israël s’est engagé à
alléger les restrictions sur l’importation de marchandises et de matériaux de
construction entrant dans la bande de Gaza. Mais pour le moment, pratiquement
aucun changement n’est intervenu sur le terrain selon des responsables
palestiniens.
« Du point de vue de la loi islamique il n’y a rien de mal à négocier avec
l’occupant (Israël, NDLR) », a affirmé M. Abou Marzouk.
« De nombreuses questions qui étaient taboues dans notre mouvement
pourraient faire l’objet de discussions », a-t-il poursuivi.
Le ministre israélien des Sciences Yaakov Peri a en revanche exclu jeudi
toute négociation directe avec le Hamas.
« Tant que le Hamas n’aura pas abandonné la voie de la violence et du
terrorisme, reconnu le droit à l’existence de l’Etat d’Israël et accepté les
conditions du Quartette, Israël ne mènera pas de négociations directes avec
cette organisation terroriste », a affirmé Yaakov Peri à la radio publique.
La reconnaissance d’Israël constitue une des conditions posées par le
Quartette pour le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU)
pour parvenir à un accord de paix.
Les deux autres conditions du Quartette portent sur la renonciation à la
violence et la reconnaissance des accords conclus dans le passé entre Israël
et l’OLP.
« Nous menons des négociations indirectes avec le Hamas par l’intermédiaire
de l’Egypte, mais nous le faisons dans des pièces séparées », a ajouté le
ministre israélien.
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