Les portefeuilles-clés de la Défense et l’Intérieur, au coeur de la lutte contre l’EI, toujours non attribués
Le Parlement irakien a approuvé lundi le gouvernement de Haïdar Al-Abadi en accordant au Premier ministre un délai pour désigner deux des ministres qui seront à la pointe de la lutte face à l’Etat islamique, contre qui une quarantaine de pays vont se mobiliser.
Le nouveau Premier ministre a demandé une semaine pour pourvoir certains portefeuilles-clés, notamment ceux de la Défense et de l’Intérieur, postes qu’il occupera lui-même à titre intérimaire.
Malgré ce contretemps, il a obtenu l’aval du Parlement sur son gouvernement de rassemblement, chargé de faire oublier les divisions nées sous l’exercice de Nouri al-Maliki.
Ce dernier est accusé d’avoir contribué à la montée en force de l’EI dans ce pays majoritairement chiite en menant une politique autoritaire excluant la minorité sunnite.
La communauté internationale attend beaucoup du nouveau gouvernement irakien car ce cabinet aura notamment la lourde tâche d’enrayer les avancées des djihadistes et de récupérer le terrain perdu en juin, lorsque l’armée fédérale avait été mise en déroute par l’offensive fulgurante des djihadistes, qui ont pris le contrôle de larges pans de territoires au nord du pays.
Plaçant fermement son gouvernement sous le signe de l’unité, M. Abadi s’est engagé dès lundi devant le Parlement à régler les différends entre le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan (nord).
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a salué lundi l' »étape majeure » que représente la nomination d’un nouveau gouvernement en Irak.
Il a par ailleurs indiqué que la coalition internationale en cours de constitution pour affronter l’Etat islamique avait vocation à « perdurer des mois et mêmes des années ». Il doit effectuer cette semaine une tournée au Moyen-Orient pour consolider cette coalition.
Le secrétaire général des Nations-Unis, Ban Ki-moon, a pour sa part salué le nouveau gouvernement irakien qu’il a notamment qualifié de « pas positif pour le pays ».
Dans un communiqué, le diplomate a cependant exhorté les politiciens irakiens à choisir rapidement les ministres manquants.
Haïdar Al-Abadi avait été nommé le 11 août pour former un nouveau gouvernement de coalition entre les différentes communautés du pays. L’ancien Premier ministre chiite occupera désormais le poste protocolaire de vice-président à l’instar du sunnite Oussama Al-Noudjaifi, ex-président du Parlement et de l’ancien chef du gouvernement chiite Iyad Allaoui.
i24news avec AFP