Les « groupes qui peuvent poser problème »
seront dissous « si les conditions de droit sont remplies », a indiqué jeudi le
ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, interrogé par la presse sur les
intentions du ministère concernant la Ligue de défense juive (LDJ).
« Si les conditions de droit sont remplies, concernant l’ensemble des
groupes qui peuvent poser problème, nous procéderons à des dissolutions. Si
elles ne sont pas réunies, nous ne le ferons pas », a-t-il déclaré en marge
d’une visite de la base de la Sécurité civile de Marignane (Bouches-du-Rhône).
« Nous sommes dans un Etat de droit. Ce qui compte sur ces sujets est de ne
pas déroger à un principe: l’application du droit en toutes circonstances, à
l’égard de toute structure qui appelle à la haine et qui, par son organisation
militaire ou paramilitaire, peut poser des problèmes », a-t-il expliqué.
« C’est la raison pour laquelle j’ai demandé, dans un contexte où il faut
apaiser, où il faut faire en sorte que les principes de la République
l’emportent en toutes circonstances, que toutes les incitations à la haine et
à la violence soient combattues », a-t-il ajouté.
La faisabilité de toute mesure de dissolution dépendra cependant de
conditions juridiques, à l’étude.
« Cela doit se faire dans le respect rigoureux du droit. Nous ne sommes pas
dans la posture politique, dans la volonté que tel groupe en particulier soit
concerné, » a-t-il insisté. « Ce que je souhaite c’est que, dès lors que les
éléments de droit sont réunis, nous puissions faire en sorte qu’aucun acte
venant de ces organisations ne soit possible. Mais cela doit se faire dans le
respect rigoureux du droit ».
Mercredi, des sources policières, confirmant des informations de
Libération, avaient indiqué que le ministère de l’Intérieur étudiait la
possibilité d’interdire la LDJ, un groupe de jeunes radicaux qui s’étaient
livrés à des affrontements notamment avec des manifestants propalestiniens.
Jeudi, le président du Conseil des institutions juives de France, Roger
Cukierman, précisant que le Crif n’entretenait aucune relation avec la LDJ,
avait jugé « surprenant » que certaines organisations propalestiniennes ne
soient pas visées par le gouvernement.
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