Plaidoirie de l’animateur Arthur 506 jours après le massacre du 7 octobre
Un silence qui brise. Un silence qui fait mal. Arthur
Ami,
Nous, le peuple juif—chaque Juif à travers le monde—sommes en souffrance. Une douleur insondable.
IMMENSE.
Tu n’as pas besoin de tout comprendre. Personne ne te le demande. Mais tu dois savoir.
Le 7 octobre, le Hamas a massacré plus de 1 200 d’entre nous. Ils ont kidnappé 250 de nos proches—des hommes, des femmes, des enfants, des bébés, des survivants de la Shoah. Ils ont violé. Torturé. Brûlé des êtres humains vifs.
Nos familles.
Des amis proches.
Des cousins.
Des visages que nous aimions,
Des rires qui résonnaient encore hier, et qui aujourd’hui ne sont plus.
Face à cela, tu as détourné le regard.
Le monde a avalé un raz-de-marée de mensonges, et autour de nous, tant d’amis, de collègues, de voisins, de connaissances se sont tus.
Toi, aussi .
Là où il aurait suffi de dire :
“Je suis avec vous. Je refuse la barbarie. Je me tiens aux côtés de mes frères et sœurs.”
À la place, le silence.
Un silence qui hurle.
Un silence qui brise.
Un silence qui fait mal.
Car je sais que tu es horrifié quand tu vois les cercueils des petits Bibas . Ne pas l’être ferait de toi un monstre.
Mais alors,
Pourquoi ce regard fuyant ?
Pourquoi cette gêne, ce malaise, ce mutisme ?
Cette semaine, plus que jamais, nous aurions eu besoin de toi.
D’un sourire.
D’un mot.
Et pourquoi pas… de tes bras autour de nous.
Que tu nous serres fort.
Que tu nous dises :
“Je suis là.”
Mais nous avons attendu.
Et il ne s’est rien passé.
Ton silence nous a fait plus de mal que tu ne peux l’imaginer.
Car notre blessure est si profonde que nous ne savons pas si elle guérira un jour.
Alors voilà. C’est dit.
Nous sommes brisés.
Et même si comme à chaque fois nous nous relèverons plus forts et plus unis que jamais ,
Je me devais de te le dire.
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