Une enquête a été ouverte suite à une agression
antisémite survenue mardi après-midi à Gap (Hautes-Alpes) en marge d’une
manifestation propalestinienne qui a réuni quelque 300 personnes, a indiqué le
parquet mercredi dans un communiqué.
Une plainte a été déposée au commissariat de Gap par « une femme âgée de 49
ans et handicapée », qui affirme qu' »une dizaine d’individus aurait envoyé des
projectiles en direction de son appartement (…) tout en proférant des propos
antisémites », annonce le procureur de la République Raphaël Balland dans ce
communiqué.
« Elle n’a été atteinte par aucun projectile », précise-t-il.
L’intervention des policiers a fait « fuir les agresseurs après une
altercation avec les forces de l’ordre nécessitant la mise en place d’un
dispositif de maintien de l’ordre en début de soirée », poursuit le procureur.
La plaignante dit avoir entendu « À bas Israël » et « saloperie de juive »,
a-t-elle déclaré dans une interview à la télévision locale DICI TV. Elle
affirme pratiquer la religion juive chez elle « car il n’y a pas de synagogue à
Gap » tout en « fréquentant des églises ».
« De nombreuses investigations sont actuellement diligentées (…) pour
déterminer avec précision les faits qui ont été commis et en identifier les
auteurs », indique le procureur.
La députée PS des Hautes-Alpes Karine Berger a condamné « avec la plus
grande fermeté ces actes indignes qui peuvent relever de l’antisémitisme, et
qui de toutes façons sont d’une gravité exceptionnelle », selon un communiqué.
Une douzaine d’associations dont « Le Mouvement de la Paix » avaient appelé à
manifester mardi à 18H00 à Gap, ville de 40.000 habitants, afin de demander
« l’arrêt des bombardements israéliens sur la bande de Gaza ».
A l’occasion d’un arrêt de la manifestation en centre-ville, un groupe de
jeunes avait lancé des projectiles en direction d’une patrouille de police
sans faire de blessés, ni de dégâts matériels. Une douzaine de policiers avait
été mobilisée pour contenir d’éventuels débordements.
Une nouvelle manifestation est prévue mardi prochain dans les rues de Gap.
Le préfet des Hautes-Alpes Pierre Besnard doit organiser une réunion avec les
organisateurs pour « étudier ensemble les meilleures conditions de ce
rassemblement et de la fin de la manifestation, dans le respect de la libre
expression des opinions de chacun mais aussi des contraintes liées à l’ordre
public », a-t-il déclaré à un correspondant de l’AFP.
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