Le maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise), François
Pupponi, a estimé lundi qu’il aurait été « irresponsable » de ne pas interdire
la manifestation de soutien aux Palestiniens, qui a débouché sur des violences
dimanche, souhaitant que la mesure soit renouvelée en cas de nouvelle
manifestation.
« Le problème est que si vous n’interdisez pas, vous autorisez la
manifestation, ils viennent en plus grand nombre et vous ne pouvez pas
sécuriser. On a pris la décision d’interdire et je crois qu’on a eu raison
parce que quand vous avez la preuve que certains veulent venir attaquer la
synagogue ou la communauté juive, vous vous devez d’interdire. Il aurait été
irresponsable de maintenir dès lors que nous avions des éléments probants qui
nous permettaient de savoir que ça allait mal se passer », a déclaré M. Pupponi
sur RTL.
Dimanche soir, des violences – voitures brûlées et mobilier urbain saccagé
– ont suivi un rassemblement interdit de soutien aux Palestiniens de Gaza.
Dix-huit personnes ont été interpellées, dont 11 étaient toujours en garde à
vue lundi matin, parmi lesquelles quatre mineurs. Neuf des manifestants
arrêtés sont originaire de Sarcelles ou de la ville voisine de
Garges-lès-Gonesse.
« Les forces de l’ordre étaient présentes en nombre et ont évité ce pourquoi
les manifestants étaient venus, attaquer et brûler la synagogue.
Malheureusement après, ils se sont répartis en ville et ont attaqué les
commerces », a expliqué M. Pupponi, maire de Sarcelles depuis 1997.
Quant à d’éventuelles futures manifestations à Sarcelles, « il faut
effectivement interdire. La tension est extrême et la communauté juive est
complètement traumatisée donc il serait irresponsable d’autoriser de nouvelles
manifestations », a conclu M. Pupponi.
Lundi matin, « on ne pouvait pas reconnaître la ville, une ville où les gens
se sont toujours respectés et hier certains individus extrêmement minoritaires
mais extrêmement violents ont basculé dans la haine de l’autre et dans un
antisémitisme primaire. C’est la première fois que nous sommes confrontés à un
phénomène d’une telle violence et d’une telle gravité », a-t-il affirmé.
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