Le ministre israélien des Affaires
étrangères Avigdor Lieberman, un faucon ultra-nationaliste, a annoncé lundi
qu’il rompait son alliance politique avec le parti Likoud du Premier ministre
Benjamin Netanyahu mais sans pour autant quitter le gouvernement.
« Ce n’est plus un secret qu’il y a des désaccords fondamentaux qui ne
permettent plus de travailler ensemble (avec le Likoud). Nous nous séparons et
allons établir une faction séparée », a annoncé M. Lieberman, qui s’oppose à M.
Netanyahu notamment sur la question d’une intervention militaire massive à
Gaza, lors d’une conférence de presse au Parlement.
Le parti de M. Lieberman, Israel Beiteinou (« Israël notre maison »), avait
présenté une liste commune avec le Likoud aux élections législatives de
janvier 2013.
« Notre réalité quotidienne, c’est la présence de centaines de missiles
détenus par une organisation terroriste qui peut décider de les utiliser à
n’importe quel moment et c’est inacceptable », a expliqué M. Lieberman en
faisant allusion au Hamas palestinien qui contrôle la bande de Gaza.
« Je ne comprends pas ce que nous sommes en train d’attendre », a déploré le
chef de la diplomatie israélienne qui réclame bruyamment une opération
d’envergure contre le Hamas à Gaza.
Le bloc Likoud-Israel Beiteinou compte 31 députés sur 120 à la Knesset
(Parlement).
« Le retour à deux factions séparées signifie le retour à la liberté de vote
des députés d’Israel Beiteinou à la Knesset », a expliqué à l’AFP le
politologue Emmanuel Navon, qui est aussi membre du Comité central du Likoud.
« Au sein du gouvernement, Lieberman pourra montrer sa différence vis-à-vis
de Netanyahu et va essayer de passer par sa droite pour se placer en vue des
élections anticipées, car c’est le scénario d’élections anticipées qui se
profile », a analysé M. Navon.
M. Lieberman a multiplié les appels à « réoccuper la bande de Gaza », d’où
Israël s’est retiré en 2005, plaidant récemment pour « la destruction immédiate
des usines de missiles et des infrastructures terroristes à Gaza ».
Benjamin Netanyahu a, à l’inverse, exhorté dimanche ses ministres à « agir
de manière responsable et garder la tête froide », en réponse à ces
déclarations belliqueuses.
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