Washington, 25 juin 2014 (AFP) – Le président israélien Shimon Peres, pour sa dernière visite officielle aux Etats-Unis, s’est entretenu mercredi à Washington avec son homologue américain Barack Obama et a émis des doutes sur la capacité de l’Irak à préserver son unité.
« Le meilleur scénario serait que l’Irak reste un pays uni, mais je me
demande si c’est possible », a déclaré M. Peres, après son entretien et un déjeuner avec Barack Obama à la Maison Blanche.
Selon M. Peres, qui doit quitter ses fonctions fin juillet, les pays
étrangers n’ont pas à s’interposer pour régler les différends entre musulmans sunnites et chiites ou à « décider qui est le véritable héritier du (prophète) Mahomet ».
L’Irak, composé en majorité de chiites, fait actuellement face à l’avancée d’insurgés sunnites regroupés au sein de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), et dont les coups de boutoir font craindre pour l’avenir du pays.
Ces extrémistes sunnites se considèrent en effet comme les ennemis jurés des chiites qu’ils qualifient péjorativement de « Safavides », du nom d’une dynastie qui régna sur l’Iran de 1501 à 1736 et convertit ce pays au chiisme.
Shimon Peres a également dit avoir évoqué avec M. Obama les inquiétudes que nourrit Israël quant aux efforts de Washington pour parvenir à un accord sur le nucléaire iranien.
Il s’est dit partisan d’une solution à la syrienne, où les armes chimiques ont été démantelées et transportées hors de la Syrie. Sur le même modèle, il plaide pour que tous les composants qui pourraient entrer dans la fabrication de l’arme nucléaire en Iran soient acheminés hors du pays.
M. Peres devait aussi parler de Jonathan Pollard, un espion israélien
emprisonné aux Etats-Unis.
Selon un responsable de la Maison Blanche, Barack Obama « a aussi fait part de sa vive inquiétude quant au sort des trois adolescents israéliens enlevés, dont l’un est également américain ».
Jeudi, M. Peres doit recevoir la Médaille d’or du Congrès.
Shimon Peres, 91 ans, considéré comme un « messager de la paix », quittera ses fonctions fin juillet pour être remplacé par Reuven Rivlin, un faucon de la droite israélienne.