Paris, 12 juin 2014 (AFP) – Environ 90 détenus sont suivis en prison par les services pénitentiaires parce qu’ils présentent un risque de
radicalisation islamiste, a indiqué jeudi la ministre de la Justice, Christiane Taubira.
Les services de renseignement pénitentiaire, qui comptent au moins une personne dédiée par établissement, suivent au total quelque 800 détenus, dont la plupart sont liés à la criminalité organisée et au grand banditisme, a indiqué la garde des Sceaux sur RTL.
C’est durant ses séjours en prison que le suspect des meurtres du Musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, aurait basculé vers l’islam radical.
« Bien entendu, ça existe », a concédé Mme Taubira au sujet de la
radicalisation islamiste en détention, tout en invitant à ne « pas surestimer le phénomène ».
« Si on le surestime, on évite de se rendre compte de la radicalisation qui se produit ailleurs », a-t-elle ajouté.
Mme Taubira a rappelé que 30 imams avaient été recrutés en 2013 et 2014, ce qui permet de couvrir 60 établissements supplémentaires.
Pour la ministre, « les problèmes ne viennent pas de l’exercice du culte », mais d' »imams qui s’improvisent et qui appellent à la haine et à la violence ».
Les aumôniers musulmans sont actuellement 169, et si l’administration ne tient pas de statistiques religieuses, il est apparu que plus de 18.300
détenus s’étaient enregistrés pour le dernier ramadan (sur 67.683 détenus à l’époque).