haut banniere

Hamas-Fatah: les tensions s’accumulent

Une roquette est tombée mercredi matin sur une route; le Hamas appelle à tuer des civils juifs de Cisjordanie

Une première crise pour le nouveau gouvernement d’unité palestinien. Le Hamas et le Fatah, censés soutenir ce gouvernement, se disputent autour de la question du paiement des fonctionnaires. Des échauffourées ont eu lieu la semaine dernière à Gaza et le Hamas a ordonné la fermeture des banques, ce qui provoque la colère d’une partie de la population.

Un haut responsable palestinien a minimisé mardi le différend financier entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, accusée de ne pas avoir payé les fonctionnaires du mouvement islamiste et d’avoir agressé certains de ses membres à un rassemblement.

Cette dispute, qui a éclaté la semaine dernière, est la première depuis la réconciliation entre les frères ennemis palestiniens qui a débouché sur la formation d’un gouvernement d’union.

« La réconciliation ne doit pas dérailler à cause de l’argent », a indiqué Azzam al-Ahmad, un membre du Fatah qui domine l’OLP, et par extension l’Autorité palestinienne.
« Une solution doit être trouvée », a-t-il dit dans un communiqué.

Le Hamas a demandé jeudi au gouvernement d’union de payer les fonctionnaires du mouvement terroriste islamiste, alors que ceux de l’Autorité palestinienne basés à Gaza avaient reçu leur salaire.

Les quelque 50.000 fonctionnaires du Hamas ne sont pas inscrits sur les registres de paie de l’Autorité palestinienne car ils avaient été nommés après que le mouvement terroriste eut chassé de Gaza le Fatah en 2007, prenant le contrôle de ce territoire.

M. Ahmad a indiqué que l’Autorité palestinienne ne pouvait pas encore payer les fonctionnaires du Hamas dans la mesure où elle n’avait « pas encore commencé son travail à Gaza » et avait refusé d’accepter de prendre dans l’immédiat en charge le versement de leurs salaires.

Autre accroc à la réconciliation, un membre du Hamas, Hassan Youssef, a accusé les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne d’avoir « agressé » des manifestants qui soutenaient à Ramallah, en Cisjordanie, une grève de la faim de prisonniers palestiniens.

Hassan Youssef a affirmé que les forces de sécurité avaient frappé plusieurs manifestants, dont lui-même lorsqu’il tentait d’intervenir.

« Quiconque agit de la sorte est contre le gouvernement d’union nationale, a-t-il indiqué dans un communiqué. « Notre combat ne doit pas se faire entre nous (…) Notre bataille, c’est l’occupation (d’Israël) qui nous vise tous », a-t-il ajouté.

Le gouvernement d’union a décidé la formation d’une commission spéciale pour tenter de résoudre la crise entre les deux parties.

Roquette dans le sud

Une roquette a été tirée mercredi matin depuis la bande de Gaza en direction des collectivités du Sud et est tombée près d’une voie de circulation principale et d’un village dans le conseil régional d’Eshkol.

Le porte-parole du Conseil a déclaré qu’aucun blessé ni de dommages sur la route 232 n’avaient été remarqués.

Pour la seconde fois de la semaine, le sud d’Israël déclenche l’alerte rouge aux alentours de la bande de Gaza, après des tirs de roquettes sur le sol israélien.

Depuis le début du mois de janvier 2014, environ 150 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza sur Israël.

Appel du Hamas à attaquer civils et militaires israéliens

Par ailleurs, le Hamas a appelé les membres de sa branche armée en Cisjordanie à cibler des soldats et des civils israéliens dans le but d’améliorer le sort de ses prisonniers détenus dans les prisons israéliennes, a déclaré lundi, un porte-parole du parti.

« Nous appelons les hommes de la résistance en Cisjordanie, principalement les Brigades Al-Qassam, à accomplir leur devoir dans la protection des prisonniers en grève de la faim en ciblant les soldats de l’occupation et ses colons, » écrit sur sa page Facebook lundi, le porte-parole du Hamas Hussam Badran.

« L’occupation (Israël, ndlr) doit payer un prix élevé par le sang de ses soldats et de ses colons jusqu’à ce qu’elle soit convaincue de résoudre la question des prisonniers en grève de la faim. C’est la tâche de tout le monde, sur les plans individuel et organisationnel », écrit le porte-parole du mouvement terroriste.

Moussa Abou Marzouk, le numéro 2 du Hamas a, quant à lui, déclaré mardi à l’agence Associated Press, qu’il espérait transférer son quartier-général de l’Egypte vers la bande de Gaza après la formation du gouvernement d’unité nationale Fatah-Hamas. Il a souligné que les efforts de réconciliation entre son mouvement et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ont été « chaotiques ». « Il y a des problèmes, mais ce n’est pas une crise », a-t-il néanmoins ajouté.

Abou Marzouk s’était rendu en avril dernier à Gaza depuis l’Egypte en vue de mener les négociations avec le Fatah pour la formation d’un gouvernement d’union. « J’ai l’intention de rester (à Gaza, ndlr) », avait-il alors déclaré.

Kerry sommé d’expliquer la coopération de Washington avec le gouvernement soutenu par le Hamas

L’administration Obama, qui a fait part de sa décision de travailler avec le nouveau gouvernement Hamas-Fatah, se trouve sous le feu des critiques non seulement en Israël, mais également aux Etats-Unis.

En effet, le secrétaire d’Etat américain John Kerry va devoir plancher devant la sous-commission du Congrès pour les affaires du Moyen-Orient, dont les membres exigent des explications sur sa décision de continuer à coopérer avec l’Autorité palestinienne alors que son gouvernement est soutenu par le Hamas qui figure sur la liste des organisations terroristes de Washington.

Le chef de la diplomatie américaine a reçu une lettre dans ce sens rédigée par les principaux membres, républicains comme démocrates, de la sous-commission.

« Toute décision de travailler avec ce gouvernement d’union pourrait s’avérer extrêmement contre-productive à la fois pour faire avancer la paix et pour aider à soutenir la sécurité de notre allié Israël », ont écrit la présidente de la sous-commission, la républicaine Ileana Ros-Lehtinen et le démocrate Ted Deutch qui ajoutent être prêts à convoquer John Kerry pour être auditionné par la sous-commission afin qu’il explique si cette coopération entre les Etats-Unis et le Hamas ne viole pas la loi de 2006, rédigée par Ros-Lehtinen qui interdit tout contact avec des organisations terroristes.

Israël avait ouvertement critiqué la décision de l’administration de Barack Obama de poursuivre son aide et ses relations avec l’Autorité palestinienne à la suite de la mise en place la semaine dernière d’un gouvernement intérimaire soutenu conjointement par le Fatah et le Hamas.

(avec AFP)

About The Author

Related posts

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *