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Plainte en Espagne après la diffusion de 17.500 tweets antisémites

Plusieurs associations juives espagnoles ont porté plainte mardi après la diffusion de 17.500 tweets contenant des messages
antisémites, dans la foulée de la victoire dimanche de l’équipe Maccabi de Tel
Aviv face au Real Madrid, en finale de l’Euroligues messieurs de basket.
Le club israélien a créé une immense surprise en remportant le match (98-86
après prolongations) tandis que le Real échouait pour la deuxième année
consécutive en finale.
Mais immédiatement après la partie, une vague de messages à caractère
antisémite a envahi Twitter en Espagne, à tel point que le hashtag
#putosjudios est devenu pendant quelques heures le plus populaire du réseau
social dans ce pays.
« En voyant des réactions à la victoire du Maccabi comme +les Juifs aux
fours+ ou +les Juifs aux douches+, nous avons décidé de porter plainte », a
expliqué à l’AFP Rubén Noboa, du collectif Israël en Catalogne, à l’origine de
cette action judiciaire, à laquelle se sont jointes 11 autres associations.
Les plaignants ont déposé devant la justice plus de 17.500 messages
considérés comme antisémites et publiés après le match, dont cinq proviennent
d’utilisateurs qui ont pu être identifiés nommément.
Les associations accusent ces cinq personnes d' »incitation à la haine et à
la discrimination », un délit passible d’une peine d’un à trois ans de prison
en Espagne, et demandent que soient identifiés et poursuivis les autres
utilisateurs ayant publié ces messages sur Twitter.
Pour Rubén Noboa, ces messages mettent en évidence le « fond antisémite »
demeurant en Espagne, qui est, selon un récent rapport de l’organisation
Antidifamation League, le troisième pays européen après la Grèce et la France
comptant le plus fort degré d’antisémitisme, alors même que le pays ne compte
que très peu de Juifs depuis leur expulsion en 1492.
« Ici, presque personne ne connaît de Juif mais les clichés et les
stéréotypes perdurent, alimentés également par le catholicisme », affirme-t-il.
Cette polémique survient quelques jours après l’arrestation de trois
utilisateurs de réseaux sociaux pour « apologie d’assassinats » dans leurs
commentaires et réactions au meurtre, le 12 mai, d’une responsable régionale
du parti de droite au pouvoir, Isabel Carrasco.
Le ministre de l’Intérieur Jorge Fernandez Diaz avait à cette occasion
affiché sa volonté de poursuivre toute « apologie du crime et incitation à la
haine » sur les réseaux sociaux.
Les associations juives demandent donc une réaction similaire dans ce cas,
regrettant que « les autorités publiques réagissent avec tant de célérité dans
certaines affaires et si peu dans d’autres », selon Rubén Noboa.
dbh/acc/ka/sg

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